(maël) i knew you were trouble

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Je ne savais même pas pourquoi j'avais accepté de prendre un verre avec ma meilleure amie dans ce bar. Je n'aimais pas spécialement les ambiances de ce genre où il y avait beaucoup d'hommes qui aimaient draguer, bière en main. Non, je me sentais pas à l'aise, surtout quand on se retrouvait toute seule au comptoir du bar. Car c'était ce qui était en train de se passer... J'étais seule. J'avais tenté de la joindre plusieurs fois au téléphone, sans succès. A chaque fois je tombais sur le répondeur. N'était-ce pas elle qui m'avait dit de mettre un belle tenue pour qu'on passe une soirée entre filles ? J'avais même bien voulu me coiffer correctement, à me maquiller et à porter une robe. Maintenant je voyais des regards d'hommes sur moi et je n'étais pas des plus à l'aise. Je n'étais pas du genre à coucher avec n'importe qui, non je ne voulais pas ça. Puis, depuis quelques temps il n'y avait que Maël dans ma tête. Je n'arrivais pas à me le sortir de la tête et ça je ne l'avais dit à personne : ni à mon frère, ni à ma meilleure amie. Je bullais depuis cette rencontre, j'étais toujours dans les nuages, et j'étais encore plus aimable avec mes clients qu'auparavant. Enfin, cette amabilité était effacée quand je composais pour la énième fois le numéro de ma meilleure amie avant de lui laisser un message : « Je te jure Prim, je t'attends depuis presque une heure et j'espère pour toi que tu n'es pas avec une autre conquête car là tu vas le regretter de m'avoir planté dans ce bar avec tous ces pervers ! » Fis-je avant de raccrocher et de mettre mon téléphone dans mon sac. Je pris mon verre pour le finir avant de me lever. Aucune raison que je reste dans ce bar empli de testostérone. Je ne voulais surtout pas avoir une main baladeuse se trainant sur mon corps. J'en frissonnais rien que d'y penser. Je n'avais pas beaucoup de mettre à franchir pour sortir de ce bar. Je me demandais si je n'allais pas faire un tour chez Prim pour voir pourquoi elle m'avait planté, ou plutôt pour qui. En tout cas j'étais en pleine réflexion et d'un coup je reçu un choc. Heureusement il n'était pas violent, mais cela me réveilla. « Je suis désolée ! » Fis-je en grimaçant avant de relever le regard pour voir qui j'avais bousculé. J'espérais que cela ne soit pas ivrogne, à ma grande surprise non ce n'était pas un ivrogne mais le garçon le plus mignon du moment. Celui qui hantait mes esprits. Je restais bouche bée pendant un petit instant avant de remettre mes idées en place. « Vraiment désolée... Maël. » A chaque fois que je prononçais ce prénom, mon coeur battait plus fort. Il m'avait soigné, je n'avais plus ce bandage à la main, mais cette légère cicatrice je la garderai comme un souvenir éternel.

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Je m'étais retrouvé dans ce bar par hasard, simplement parce que j'avais envie de me poser, de réfléchir, de respirer. Passer mes journées à l'hôpital était plus dur que ce que je croyais surtout depuis qu'Ambre s'était réveillée. C'était le branle-bas de combat avec les journalistes qui voulaient absolument recueillir ses impressions. Mais elle ne se souvenait de rien. Même pas de moi. Enfin bref, je n'étais pas ici pour penser à ça. Ce n'était pas vraiment mon genre de bar, rempli par des hommes pas forcément fréquentables mais j'avais pris ce qui me tombait sous la main. Après avoir passé ma commande au serveur, et quelque peu distrait, je me levais pour aller me rafraichir aux toilettes quand quelqu'un me percuta sur ma gauche. Un peu sonné car j'étais à moitié des mes pensées, je ne reconnu par la jeune femme de suite. « Je suis désolée ! » Je relevais la tête, mes yeux se posant sur sa main. Oh, mais cette cicatrice, je la connaissais. Je la connaissais pour l'avoir moi même recousue. « Vraiment désolée... Maël. » Apparemment elle m'avait reconnu aussi. J'attrapais son bras pour la décaler du chemin pour ne pas gêner les passants. « Mademoiselle Wheeler. Décidemment, on se retrouve beaucoup ces derniers temps. » Bon, d'habitude c'était à l'hôpital, c'est sur que ce n'était pas la même ambiance qu'ici. Je baisse à nouveau mes yeux sur sa main droite. « Je vois que votre main va mieux, je suis content pour vous. » Et c'était sincère.

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Je ne me serai jamais attendue à le voir ici. Déjà, je me surprenais moi-même à être dans ce genre de bar où les hommes aimaient coller la main aux fesses des filles. Tout ça parce que ma meilleure amie m'avait planté, j'avais du supporter un peu plus de temps dans cette ambiance d'alcool et de fumée qui me faisait limite suffoquer. J'avais juste pris le temps de finir mon verre pour sortir au plus vite de ce bar, c'était sans compter de bousculer quelqu'un et de me rendre compte que cette personne je la connaissais. Bon, certes, on s'était vu peu de fois, mais à chaque fois je ne pouvais m'empêcher de sentir mon cœur battre un peu plus vite quand il était près de moi. J'avais l'impression d'être une adolescente devant un homme pour qui on avait un gros béguin. En tout cas, j'avais bien remarqué qu'il était lui aussi dans les nuages car sur les premières secondes il n'avait pas l'air de m'avoir entendu. Des problèmes ? Je n'en savais rien, mais je m'étais de suite excusée de l'avoir bousculé, que c'était involontaire. Je sentis son emprise à mon bras et j'en fus à la fois troublée et surprise. Le contact direct, ce n'était pas forcément ce que j'appréciais le plus, cela me mettait dans tous mes états et ce n'était pas le moment de me donner en spectacle ! Surtout pas ! J'avais eu l'occasion de le revoir hors d'un contexte médical et je comptais bien en profiter. Bizarrement, j'avais retrouvé ma motivation, mais j'avais plein de pensées qui se chevauchèrent dans ma tête et je n'arrivais pas à faire le tri. J'étais dans le flou total. Oui, on se retrouver beaucoup ces derniers temps... Et cela pour mon plus grand bonheur ! On pouvait le dire : j'étais sur mon petit nuage. Je fis un léger sourire. « Je vous en pris, appelez moi Avery. Mademoiselle ça fait un peu trop...sérieux. » J'essayais de coordonner mes phrases pour ne pas partir dans tous les sens. En fait, oui je préférais qu'il m'appelle par mon prénom, j'en serai tellement heureuse. Cela semblait n'être rien, mais pour moi ce serait une chose plus que formidable ! Il avait posé son regard sur ma main qu'il avait soigné plusieurs semaines auparavant. Ce n'était pas lui qui avait enlevé les fils et le bandage, mais on pouvait dire qu'il avait fait un travail plus que correct. « Oui, je peux enfin me resservir de ma main. J'évite ce pendant les cutters. » Déclarais-je avec un léger rire, gênée. Cela avait été compliqué pour moi de garder mon calme en sa compagnie et pourtant je faisais des efforts surhumains pour prendre sur ma timidité-maladresse. Il n'avait pas l'air sans son assiette, et je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Je fis donc une grimace en déclarant : « Vous avez l'air assez pensif... Il y a quelque chose qui vous tracasse ? » Je commençais avoir le rouge aux joues quand je me rendis compte que j'allais peut-être un peu loin. « Je ne veux pas paraître celle qui se mêle des affaires des autres... C'est juste que je préférais quand vous riez et souriez et non quand vous semblez légèrement souffrir. »

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« Je vous en pris, appelez moi Avery. Mademoiselle ça fait un peu trop...sérieux. » Je retenais un petit rire avant de remarquer que ma main était encore sur son bras. Ne voulant pas la mettre mal à l'aise. « J'ai le droit de vous appeler comme je veux non ? » S'en suivit d'un petit clin d'œil malicieux. Il avait un contact particulier avec sa patiente, c'était assez rare pour lui mais il ne comprenais pas vraiment ce qui la différenciait des autres. « Oui, je peux enfin me resservir de ma main. J'évite ce pendant les cutters. » Je secouais la tête, conscient qu'avec sa maladresse habituelle, il vallait mieux faire attention à tout. Je dis bien tout, même les lampadaires. Hum. « Vous faites bien, je n'ai pas envie de vous revoir toutes les semaines ! » Un serveur arrivait d'un côté et je remarquais son air agacé. De un on lui gênait le passage et de deux il n'y avait plus personne à la table qu'il devait servir. Ma table. « Venez, on va s'installer à ma table, on ne va pas rester dans le chemin. » Mine de rien je retournais m'asseoir en prenant soin d'attraper une chaise libre et de la placer en face de moi. Pourtant quelque chose avait l'air de tracasser Avery. Son joli sourire avait été remplacé par une légère grimace. « Vous avez l'air assez pensif... Il y a quelque chose qui vous tracasse ?» Je fronçais les sourcils, un peu perturber par sa question. Je n'eus d'ailleurs pas le temps d'en dire plus qu'elle continuait dans sa lancée. « Je ne veux pas paraître celle qui se mêle des affaires des autres... C'est juste que je préférais quand vous riez et souriez et non quand vous semblez légèrement souffrir. » Je buvais un coup dans ma bière, pour paraitre normal avant de secouer la tête l'air de rien. « Tout va bien ne vous inquiètez pas. Je suis juste.. fatigué. » Je n'aimais pas me plaindre en public, je déteste la compassion. Et puis je n'aimais pas m'expendre sur ma vie privée non plus. Surtout avec une patiente.

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Je ne savais pas pourquoi, ni comment mais j'aimais pas spécialement que l'on m'appelle mademoiselle et venant de sa part quand il me répondit qu'il avait le droit de m'appeler comme il le voulait, cela ne me rassurait pas spécialement. Je l'appelais Maël car j'avais le sentiment d'être un peu plus proche de lui, mais quand il me déclara qu'il pouvait m'appeler comme il veut, et en l'occurrence, sans mon prénom, c'était comme si je venais de prendre une douche froide. J'avais tenté de me montrer plus directe, mais enfin de compte ce n'était peut-être pas la position à prendre. Je fis un léger sourire, bien qu'au fond de mon âme je m'étais pris une belle gifle. « Oui, vous faîtes ce que vous voulez... » Fis-je dans un murmure. Après tout, on pouvait pas forcer les gens à vous aimer ou à vous apprécier pour ce que vous êtes non ? En tout cas, j'avais essayé de faire un peu d'humour, lui disant que j'avais arrêté d'ouvrir mes cartons à coup de cutters – ce qui n'était pas forcément vrai – et en une seconde fois je venais de me prendre une autre douche froide. Deux en un, ça faisait mal. Je n'ai pas envie de vous revoir toutes les semaines. Ce fut la phrase qui m'avait carrément choqué. Aïe. Je n'avais même pas chercher à répondre sur le coup. J'étais comme qui dirait sonné. Pourquoi m'étais-je éprise de lui ? En tout cas, j'allais devoir ramer pour qu'il comprenne que je ne voulais pas être qu'une simple patiente. Je restais dans mon silence, dire que je m'étais décidée à être joviale, et attentive. J'étais complétement perdue. Un instant il me disait qu'il ne voulait pas me revoir toutes les semaines – bon c'était sans doute moi qui me faisait des idées, et c'était juste sur le contexte hospitalier – et de l'autre il m'invitait à sa table ? Peut-être que tout n'était pas perdu... Une petite lueur d'espoir brillait en moi. Il avait même mis une nouvelle chaise à sa table pour que je m'assois en face de lui. Pourtant, j'avais laissé place à une grimace en voyant qu'il n'était pas dans son état normal. J'avais beau lui demandé si quelque chose le tracassait, même si je ne voulais pas paraître importun à me mêler de sa vie, il me répondit juste qu'il était fatigué. Mouai... Cette réponse on la connaissait tous, ce n'était pas la vérité mais cela voulait dire qu'on avait pas à s'en mêler. Mon frère faisait pareil, ma meilleure amie aussi, à force j'avais appris les codes du langage. Ne voulant rien laisser paraître je fis ce pendant un léger sourire : « Ce n'est pas parce qu'on aime prendre soin des autres, qu'il faut négliger sa santé. Il faut se reposer de temps à autres. » Je savais qu'en continuant à me montrer aussi gentille, il ne verrait qu'en moi, une simple fille sympathique. Ce pendant, je n'arrivais pas à savoir comment me comporter pour lui dire que je n'étais pas seulement une fille gentille à qui on pouvait tout dire sans rien de plus. C'est peut-être pour ça que sans m'en rendre compte sur le coup, une question qui aurait pu paraître innocente ( (maël) i knew you were trouble 1123805942

), sortie brutalement de mes lèvres: « Vous avez une petite amie? » Me rendant compte au bout de quelques secondes de la bêtise que je venais de produire, et ne voulant pas me maudire, je rattrapais le coup pour que cela frise parfaitement l'innocence: « Parce que j'aurai cru que vous seriez en compagnie d'une fille à passer une soirée agréable plutôt que de boire dans ce bar qui entre nous, n'est pas super génial... »

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« Oui, vous faîtes ce que vous voulez... » Elle avait vraiment l'air de l'avoir mal pris. Ce n'était pas dans mon intention, certes, mais il fallait quand même que je garde une certaine distance avec mes patient. Déjà le fait de prendre un verre ne devrait pas être envisageable alors il fallait qu'elle s'estime heureuse. C'était peut être un peu méchant de ma part de penser ça mais je devais rester professionnel avant tout. « Ce n'est pas parce qu'on aime prendre soin des autres, qu'il faut négliger sa santé. Il faut se reposer de temps à autres. » Je tripotais l'anse de ma choppe de bière, quelque peu nerveux. Je n'aimais vraiment pas qu'on s'occupe de moi comme ça. J'ai toujours tout régler seul, plus ou moins bien mais je m'en suis toujours sorti. « Qu'est ce que vous croyez que j'étais en train de faire ici ? Je ne suis pas en train de m'occuper de mes patients... » Pour le coup, j'avais été légèrement sur la défensive. Je n'aimais pas qu'on s'occupe de mes affaires comme ça. « Vous avez une petite amie?» Il ne manquait plus que ça. Mais je ne voulais rien lui dire. Je détournais ma réponse par une autre question, pensant qu'elle oublierais. « Vous voulez boire quelque chose ? » C'était sans compter sur la maladresse d'Avery qui commençait à devenir lourde. Très lourde. Et c'était un sujet sensible pour moi. Surtout en ce moment. « Parce que j'aurai cru que vous seriez en compagnie d'une fille à passer une soirée agréable plutôt que de boire dans ce bar qui entre nous, n'est pas super génial... » Je détournais les yeux quelques secondes, reprenant ma respiration et tentant de prendre un ton le plus neutre possible. « Malheureusement je pense que cela ne vous regarde pas. » On était loin du comportement amical habituel mais ce n'était vraiment pas le meilleur jour pour parler de ça. Je suis vraiment à cran en ce moment, en même temps j'en ai une belle de raison.

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Je ne savais pas ce que j'avais fait, je ne savais pas quelle bêtise j'avais pu dire pour le voir ainsi, limite en colère. En tout cas, je me sentais très stupide et le rouge m'était monté aux joues rapidement comme dans les situations où j'étais affreusement gênée ou confuse. Je n'avais même pas osé le regarder dans les yeux, j'avais l'impression de me faire engueuler par ma mère ou mon père quand j'étais enfant. C'était la même sensation : j'avais envie de m'enterrer dans un trou et de ne plus remonter à la surface. C'était comme si je m'étais prise une gifle. Je n'osais plus rien dire. Déjà, il m'avait dit qu'il ne serait pas là s'il ne voulait pas se changer les idées, dire que j'avais dit ça juste pour être gentille... Ensuite j'avais posé la question qui me trottait dans la tête depuis un bon moment, mais je n'eus le droit qu'à une question : si je voulais boire quelque chose. Franchement, je n'aurai rien pu avaler tellement j'avais une boule qui était en train de me prendre dans la gorge. J'étais dépitée. Je ne le regardais même plus, j'observais plutôt mes mains sur mes genoux. Je ne voulais pas paraître stupide, encore plus qu'auparavant. Je bravais déjà ma timidité c'était assez dur comme ça. « Non.... » Commençais-je doucement. « ...non merci, je n'ai rien envie de boire. » D'habitude si enjouée, j'aurai volontiers dis oui, mais là je n'étais plus dans mon état normal. Je me ressassais dans ma tête ce que j'avais bien pu faire de mal. Peut-être que cette question était inappropriée ? Sans doute, vu comment je venais de me faire envoyer paître dans la seconde qui suivait. Là, ça m'avait crispé. J'avais accroché ma robe avec mes doigts en essayant de garder mon calme. Ce n'était pas forcément blessant, peut-être qu'il ne s'en rendait pas compte, mais j'avais une folle envie de pleurer sur le coup. Je n'étais pas le genre de fille qui pleurait pour un rien, après tout ce que j'avais enduré durant ma jeunesse, les humiliations permanentes, je m'étais forgée un bon caractère mais là le problème était que je ne savais pas du tout ce que j'avais fais. J'avais toujours le regard rivé sur mes mains et je fermais les yeux pour prendre la parole : « Je suis vraiment désolée si j'ai manqué de tact, et de vous poser ce genre de questions, sachant que ça ne me regarde pas. » Ce pendant, il y avait une petite voix qui me disait que si cela me regardait. Si Trudy était là, elle m'aurait tapé derrière la tête pour me dire de foncer au lieu de me mettre dans un coin. Or, je n'en avais même plus la force, vu que je venais de me faire envoyer sur les roses plusieurs fois à la suite. J'avais ravalé ma boule dans la gorge, j'avais relevé les yeux, mais je ne l'avais pas observé, je préférais regarder un mur. Pour une fois, pas par timidité, juste car je n'osais même plus croiser son regard bien froid ce soir.

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La pauvre, elle devait réellement se sentir mal actuellement. Je ne comprenais même pas mon comportement. Était-ce la fatigue mélangé à la bière ? Oui bien tout simplement mon inconscient qui exprimait réellement ce que je pensais ? Pourtant, elle m'avait semblée bien sympathique à l'hôpital et on s'était toujours bien entendu. Enfin mes remarques cinglantes avaient jeté un froid sur notre table. « Non...» Je fronçais les soucils en relevant les yeux, attendant la suite. « ...non merci, je n'ai rien envie de boire. » Toujours un peu sur la défensive, je ne sais pas trop quoi répondre. Un petit mot suffira pour le moment. « Soit. » Ce qui sembla la déstabiliser encore plus. Elle avait les yeux baissés et sa voix était presque chevrotante. « Je suis vraiment désolée si j'ai manqué de tact, et de vous poser ce genre de questions, sachant que ça ne me regarde pas. » Voyant à quel point je l'avais touchée, j'attrapais a main, me voulant plus calme et posé, me voulant plus amical. « Non mais c'est ma faute, je suis à cran en ce moment. Faut pas faire attention, vous êtes juste tombé sur un mauvais jour. » Des mauvais jours nombreux en ce moment, mais ça, j'omis de le préciser, ne voulant pas envenimer les choses. Afin de ne plus reparler de ce moment un peu étrange, je tentais tant bien que mal de modifier le sens de la conversation, conscient d'avoir déjà fait assez de mal comme ça. « Mais au fait, que faisiez vous dans un endroit pareil à cette heure ci ? Vous disiez vous même que ce n'était pas un endroit approprié... »

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Cette sensation je ne l'avais plus ressenti depuis le primaire où ma mère avait été vexée par les propos de la maîtresse disant que j'étais...bizarre. J'avais marché tout le long du retour, tête baissée n'osant plus rien dire et j'avais passé mon repas du soir à regarder mes haricots verts dans mon assiette. Aujourd'hui, je ressentais étrangement le même sentiment, un sentiment de honte et de malaise. Je regardais mes mains un long moment, déclinant l'envie de boire un verre. De toute manière, je n'aurai rien pu avaler, la boule qui s'était logée dans ma gorge était trop importe pour que je daigne même à avaler ma salive correctement. J'avais tellement agrippé ma robe à l'aide de mes doigts que je n'arrivais plus à la lâcher. Je me demandais encore pourquoi je ne m'étais pas levée et partie de ce bar. Je n'y arrivais pas, tout simplement pas. Pour une fois que j'avais décidé de surmonter cette timidité, de lui montrer qu'il me plaisait je m'étais prise deux gifles coup sur coup. J'avais posé mes mains sur la table, et regarder ailleurs, présentant même mes excuses. Je ne voulais pas croiser son regard, cela me ferait trop mal. Je ne sais pas si c'était la tonalité de ma voix mais il mit sa main sur la mienne comme pour me rassurer que cela ne venait pas de moi. Cétait un geste qui était censé agréable, mais là je me sentais dans tous mes états. Cette proximité était trop importante. Je ne le comprenais plus, la minute d'avant il m'envoyait sur les roses et à présent il tenait de me consoler avec des gestes tendres. J'étais perdue. Perdue. Il précisa que c'était un de ces mauvais jours. N'empêche, je sentais toujours le froid glacial, et j'avais même l'impression qu'il passait sur ma peau. Avec un peu de réflexion, je décidais de reprendre l'usage de ma main, non pas que je le repoussais, mais je trouvais ça trop facile de redevenir gentil après qu'il m'ait envoyé baladé comme il l'avait fait. Cela se voyait, je ne le regardais toujours pas, et je n'avais pas bronché un mot. J'avais l'habitude de dire toute sorte de bêtises quand j'étais dans tous mes états, et là je n'y arrivais même plus, sans doute de peur de me faire envoyer une nouvelle fois sur les roses. Il me demandait ce que je faisais dans ce genre d'endroit à une heure pareille. Je n'allais pas pouvoir garder mon silence longtemps, il me prendrait sans doute pour une rabat-joie. « J'avais rendez-vous avec ma meilleure amie, mais elle m'a planté pour un mec. » Déclarais-je simplement. Ah Prim, à cet instant précis je te maudissais. Je n'osais même pas lui demander ce que lui faisais ici, car il me dirait sans doute que ce n'était pas mes affaires.

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Un long moment de silence s'installa entre nous. Je plongeais ma tête dans mon verre, presque vide à force de l'avoir bu pour combler ces gros blancs. Plus personne n'osait dire quelque chose et ni elle ni moi n'était décidé à faire le premier pas. Personne n'osait regarder l'autre. Si c'était ça, autant partir sans rien dire ça aurait fait le même effet. J'osais quand même rompre le silence en demandant ce qu'elle faisait dans ce bar si saugrenu. « J'avais rendez-vous avec ma meilleure amie, mais elle m'a planté pour un mec. » J'hochais la tête, plus poliement qu'autre chose. A vrai dire j'avais posé cette question pour meubler un peu la conversation qu'autre chose. Si cette fille était vraiment sa meilleure amie, elle ne l'aurait pas laissée dans ce bar toute seule. Alors à moins que cette fille ait quelque chose dans la tête quand au sort d'Avery, ce n'était pas vraiment une meilleure amie. Teddy oui, lui il s'agit vraiment de mon meilleur ami. Il ne se serait jamais permis de me planter ainsi surtout dans un bar comme ça. Lui au moins, je sais que je peux compter dessus. Même s'il travaille, je peux l'appeler à n'importe qu'elle heure il débarquera si je lui demande. C'est en pensant à ça que je lançais une remarque peut être un peu déplacée mais nécessaire pour qu'Avery se rende un peu compte de son mauvais choix. « Une meilleure amie ne vous plante pas si il s'agit vraiment de votre meilleure amie. Si j'étais vous, je la rétrograderais et choisierais quelqu'un d'autre. » Hum. J'y avais peut être été un peu fort. La bière me faisait trop parler je crois..

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L'ambiance était plus que pesante. On entendait les rires autours de nous et les blagues assez... je ne trouvais même pas le mot tellement ça me donnait envie de vomir. Je ne cessais de regarder ailleurs, si j'avais eu l'audace je me serai sans doute levée pour aller en direction de la sortie, mais une petite voix à l'intérieur de ma tête, me disais que c'était sans doute une des uniques chances que j'aurai pour lui parler ailleurs que dans un contexte médical. Je me persuadais que ça allait bien se passer, que cette ambiance allait finir par disparaître. Justement, il me demandait ce que je faisais dans un bar pareil, un soir, que ce n'était pas forcément un lien décent. Ce n'était pas de ma faute si je m'étais faite plantée par ma meilleure amie et qu'elle ne répondait pas sur son téléphone portable. Je comptais partir de ce lieu quand je l'avais bousculé. Je lui avais donc expliqué calmement la situation et c'était comme si je venais de me prendre une autre claque. Je fis même de grands yeux. Comment pouvait-il juger Prim sans la connaître ? Tout ça car j'étais seule dans ce bar ? Je ne voyais pas le problème personnellement même si oui, j'avais eu la rage de me faire poser un lapin sur le coup. Ne sachant pas quoi répondre sur le coup, je fis un sourire, essayant d'être amical en reprenant sa phrase précédente : « Malheueuse, je ne pense que cela ne vous regarde pas. » Je n'aimais pas jouer avec le feu habituellement, mais là j'avouais qu'il m'avait tendu une perche pour que je lui renvoie la pareille. Sans doute qu'il ne s'attendait pas à ça venant de ma part, mais je n'allais pas rester la mignonne petite Avery qui ne bronchait pas comme on lui disait quelque chose qui ne collait pas. Je n'aimais pas spécialement qu'on s'attaque à ma meilleure amie car j'avais eu peu d'amis depuis que j'étais en primaire et c'était une des seules qui m'acceptait telle que j'étais en me disant que je n'étais pas bizarre. « Finalement, je prendrai bien quelque chose à boire. » déclarais-je avec un petit sourire sur le visage. Je ne savais pas pourquoi mais cette soirée allait peut-être être intéressante après tout. Néanmoins je ne voulais pas paraître une garce et je répondis quand même à sa réplique : « Ce n'est pas la première fois, et elle a oublié de me prévenir c'est tout. Je vous l'accorde que l'endroit est un peu glauque, mais je comptais partir quand je vous ai bousculé. Et puis je sais me défendre. »

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« Malheureusement, je ne pense que cela ne vous regarde pas. » Exactement la même remarque cinglante que je lui avais servi quelques secondes auparavant. Je l'avais cherché en même temps, et je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir de la répartie. Pourtant, quand je l'avais rencontrée à l'hôpital, ça n'avait pas l'air d'être son genre. Enfin les gens changent quand ils ne sont pas dans le même élément. J'haussais les épaules, ne retorquant pas ayant peur de faire encore plus de mal qu'autre chose. « Finalement, je prendrai bien quelque chose à boire. » Je levais les yeux vers elle qui avait toujours les yeux un peu fuyant. « Qu'est ce que vous voulez ? Une bière ? Ou quelque chose de plus délicat ? » Bah oui pour une frêle nature comme elle, j'avais peur que la bière lui fasse encore faire des bêtises. Il ne manquerait plus qu'un lampadaire se fiche devant elle et tout débloquerait d'un seul coup. Enfin j'étais méchant, la bière associée à la fatigue ne font pas bon ménage chez moi... C'est une bonne chose à savoir ! « Ce n'est pas la première fois, et elle a oublié de me prévenir c'est tout. Je vous l'accorde que l'endroit est un peu glauque, mais je comptais partir quand je vous ai bousculé. Et puis je sais me défendre. » J'attrapais le serveur pour lui recommander une bière et la boisson de la demoiselle. « Je dis ça je dis rien mais si ce n'est pas la première fois, c'est pire que ce que je croyais. Personellement, mon meilleur ami ne s'est jamais permis de me planter. » J'avais l'habitude d'être franc mais là, Avery avait vraiment l'air de se faire exploiter par son amie. Enfin si on pouvait appeler ça une amie. Je détestais les gens comme ça.

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Je ne pensais pas que j'aurai pu passer une soirée aussi pesante en sa compagnie. C'était comme si je ne le reconnaissais plus. Où était passé le Maël avec qui j'avais ri, celui qui me trouvait pas bizarre e dont j'aimai la compagnie ? En face de moi, se tenait un Maël, froid et cassant comme si je n'avais pas le droit de lui parler. Si j'avais su que c'était comme ça, je serai directement rentrée chez moi et je me serai mis un dvd et au moins j'aurai été tranquille. Ah oui, sauf que c'était Charlie qui avait pris mes clés et que j'étais sans la possibilité de rentrer chez moi pour l'instant, à moins de croiser le concierge et de lui faire un grand sourire pour qu'il me laisse entrer, ce concierge était assez sympathique. En tout cas j'avais accepté un verre, au moins je pourrais m'occuper à siroter ma boisson en évitant un énième sujet de discussion qui pourrait s'avérer fatal. Je n'étais pas le genre de fille à boire énormément d'alcool, de temps en temps je m'accordais un mojito mais c'était tout. « Juste un thé glacé. » Oui ça pouvait paraître trop prude, celle qui ne sait pas faire la fête, mais je ne voyais pas en quoi l'alcool pouvait être marrant. Depuis le lycée je ne buvais pas spécialement, j'avais bu une fois et j'avais tellement été malade que ça m'avait vacciné. Je me sentais pas à l'aise ce soir et ses remarques ne faisaient qu'empirer la situation. Je me demandais finalement s'il m'appréciait tant que ça où s'il m'avait invité à sa table car il avait eu juste pitié de moi. Pour moi, c'était le deuxième cas. En tout cas, je n'appréciais pas du tout sa façon de parler, et surtout envers ma meilleure amie. Oui, peut-être le sien viendrait-il si jamais il y avait un problème, mais ce n'était pas parce que Prim m'avait planté pour un homme qu'elle ne m'aimait pas. Si cela avait été le cas, on ne serait pas amies d'enfance depuis la maternelle. « Contrairement à vous, moi j'ai toujours eu des problèmes pour me faire des amis, et ma meilleure amie est celle qui m'a accepté comme je suis. Je vous trouve vraiment mal placé pour la juger sachant que vous ne la connaissez même pas. » Je n'avais pas souri cette fois, j'avais même arqué un sourcil. C'était rare que je pouvais être aussi sérieuse, aussi... désagréable ? Non, je me mettais juste à son niveau pour qu'il comprenne ce que cela faisait. « Je crois que mon opinion que je m'étais faite sur vous est totalement fausse. Vous n'êtes pas l'homme sympathique et riant que j'ai rencontré. Vous êtes froid et cassant, et je pense que si vous continuez sur cette voie, je partirai, car ce n'est pas agréable de se faire envoyer sur les roses à chaque fois qu'on dit quelque chose ou qu'on essaye de détendre l'atmosphère. » La franchise ? Mon registre. On pouvait rire, on pouvait être de mauvaise humeur, mais il ne fallait pas que ça aille trop loin non plus.

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avery & maël
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« Juste un thé glacé. » C'était froid, sec. Presque méchant. Comment avaient-on pu en arriver là ? Cela avait si bien commencé entre nous à l'hôpital. Amicalement parlant je dis bien. J'ai donc attrapé le serveur pour lui commander une nouvelle bière et un thé glacé. Ce n'était pas dans mes habitudes de boire mais là, il fallait que j'oublie les immondices que j'avais dit. « Contrairement à vous, moi j'ai toujours eu des problèmes pour me faire des amis, et ma meilleure amie est celle qui m'a accepté comme je suis. Je vous trouve vraiment mal placé pour la juger sachant que vous ne la connaissez même pas. » Ah oui alors comme ça moi je me permet de juger sans connaitre ? Mais c'est l'hôpital ~~(c'est le cas de le dire xD )~~ qui se fiche de la charité ! Moi qui avait décidé de me calmer, je crois que c'était à nouveau raté. « Et bien vous aussi vous avez l'air d'avoir une fausse opinion sur moi. Qui vous dis que je me faisait des amis facilement moi aussi ? Et puis je vous donne juste mon avis par rapport à ce que vous m'avez dit, je ne fait rien de mal. » Il ne fallait pas, surtout pas qu'elle parle de cette entrevu à quelqu'un de l'hôpital. Et surtout pas à Ambre. Ce moi que je lui montrais n'était pas mon moi normal. C'était l'accumulation de la fatigue et des problèmes associés à l'alcool, tout simplement.« Je crois que mon opinion que je m'étais faite sur vous est totalement fausse. Vous n'êtes pas l'homme sympathique et riant que j'ai rencontré. Vous êtes froid et cassant, et je pense que si vous continuez sur cette voie, je partirai, car ce n'est pas agréable de se faire envoyer sur les roses à chaque fois qu'on dit quelque chose ou qu'on essaye de détendre l'atmosphère. » Le serveur arriva avec les deux boissons. Il déposa la bière devant moi et le thé glacé pour Avery. En voyant le verre de bière à nouveau plein devant moi, je finis par le repoussez vers Avery. Comme si elle allait le voir. « Et bien partez, qu'est ce que vous voulez que je veux dire ? J'ai bien d'autres choses à faire et de soucis plus important à régler que de discuter avec une patiente ! Je n'aurais même pas le droit normalement. Et puis si vous voulez ma bière allez-y, je crois que j'ai bu assez pour la journée en fait. » Enfin je modifiais un peu la réalité là.. En fait, je ne sais pas si j'ai le droit ou pas, mais bon. Je n'allais pas me faire marcher sur les pieds comme ça. Et puis elle ne pourrait jamais vérifier. Enfin, je ne crois pas...

» (maël) i can say to you: i am a man.
» maël + y a des souffrances qui pèsent des tonnes
» maël + on joue le rôle de celui pour qui tout va bien