(ambre) because of you.

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ambre & maël
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Sonné, j'étais sonné. Je ne m'étais pas attendu à ça. Oui, je voulais qu'Ambre se réveille mais là, comment dire. Je n'y étais pas préparé. Si je l'avais appris par téléphone, peut être que le choc aurait été moins brutal ? Enfin peu importe, je me focalise sur des détails. La première chose que j'avais fait était de chasser cette horde de médecins et interdire l'accès des journalistes à cette aile de l'hôpital. Les médecins m'avaient fait confiance afin de lui administrer les premiers soins comme la mettre sous perfusion, vérifier les réflexes enfin les choses de base en fait...
Je n'avais rien osé lui dire de personnel, craignant de la perturber. Et puis je ne savais pas comment l'aborder à cause de sa perte de mémoire. Était-ce seulement passagé ou bien irréversible comme le médecin croisé toute à l'heure avait l'air de penser ? Fatiguée par ce réveil soudain et par toute cette agitation, Ambre s'était endormie et j'étais resté dans le siège à côté de son lit, à la regarder tendrement, comme j'avais l'habitude de faire quand tout était encore si simple. Elle est si belle quand elle dort. Les larmes me montèrent aux yeux à l'évocation de tout ces souvenirs. J'attrapais sa main et la serrait fort entre mes doigts, pour ne plus jamais la perdre. « Ambre.. si tu savais comme je t'aime... » murmurai-je en fermant les yeux, comme pour me convaincre de l'issue de l'histoire. Pourtant, on ne se trouvait pas dans un livre et la vraie vie nous réserve beaucoup plus de problèmes que dans les contes de fées.

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✣ i was in the dark, i'm wide awake.

~ maël & ambre

Je n’avais jamais réellement aimé me réveillé, même pas après une bonne nuit de sommeil. J’étais plutôt du genre à rester trainée au lit pendant une bonne vingtaine de minutes avant de me lever. Ce réveil là avait été aussi difficile que les autres. Je n’arrivais pas à respirer, quelque chose bloquait ma gorge mais rapidement quelqu’un était venu me voir pour m’aider. Libérée, je ne comprenais pourtant pas plus ce qu’il se passait. Mon esprit était vide, complètement vide… Beaucoup de gens sont arrivés, des médecins dans leur blouse blanche si parfaite. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait, de pourquoi j’étais là. Mon corps était lourd, comme ankylosé par le temps. J’ai entendu beaucoup de choses, on m’a rapidement parlé d’un accident de voiture, je ne comprenais pas grand-chose… Et puis un homme est entré, s’approchant de moi pour me prendre contre lui… Je n’avais aucune idée de qui il était et pourtant lui semblait chamboulé de me voir ainsi. Mais j’avais beau le regard, son visage ne me revenait pas du tout...
Il a fait partir tout le monde et c’est lui qui s’est occupé de moi. S’il était un soignant, il ne pouvait pas être que cela pour moi. Il était resté assez silencieux, me permettant d’essayer de trouver un souvenir qui nous relie, lui et moi, ou ne serait-ce que son prénom. J’essayais de me souvenir de quelque chose de plus large, qui ne le concerne pas, n’importe quoi… Mais absolument plus rien ne me revenait, comme si je n’avais rien vécu… J’étais confuse, complètement. Je n’ai pas osé poser une question… Je ne souvenais même plus de mon prénom… Alors que je me pensé plus vide que jamais, une certaine tristesse, mélangée à de la fatigue m’envahit rapidement. Je n’ai pas résisté bien longtemps au sommeil. Ce qui me réveilla c’est lorsqu’une main se glissa dans la mienne. Je n’eus pas le temps d’ouvrir les yeux que déjà l’homme assis à mes côtés se mit à parler. « Ambre.. si tu savais comme je t'aime... » C’était tout bas et je n’entendis pas tout. Juste un prénom, Ambre, le mien. J’en étais persuadée. Doucement, j’ouvrais les yeux, sans bouger ma main et le regardant. « Je… Je ne me souviens de rien, je… Comment ça se fait ? » Je le regardais, retirant ma main doucement. Je ne savais pas qui il était et je préférais qu’on reste un peu distant pour le moment. Cela me mettait mal à l’aise. « Où est-ce qu’on est ? » Je ne pouvais pas dire mon âge, ni même où nous étions. Je me souvenais vaguement de mes parents, quelques détails à peine.

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Les yeux fermés, je continue de ressasser le passé. Je sais que ça ne servira à rien mais depuis que le médecin m'a annoncé que son amnésie pouvait être irréversible, je n'arrive pas à m'oter nos souvenirs de la tête. Je me concentrais sur la respiration d'Ambre, comme pour me calmer, me stabiliser sur quelque chose de fixe. Avant j'aimais bien faire ça. Comme je me réveillais avant elle le matin, j'avais l'habitude de m'asseoir et de la regarder dormir, d'écouter sa respiration. On aurait pu me prendre pour un fou mais moi, ça m'apaise. C'est alors que celle ci s'accélère. J'ouvre les yeux et je découvre devant moi Ambre, réveillée. Mon cœur loupe un battement quand elle lâche ma main. « Je… Je ne me souviens de rien, je… Comment ça se fait ? » Je tente malgré tout de me ressaisir, je suis infirmier quand même. « Ambre, ça.. ça va ? » Je porte ma main à ma bouche, comme si j'avais dis une bêtise. En même temps, c'était un peu le cas. Comment pouvait elle bien aller après quatre ans de coma ? Et en plus avec une amnésie sur le dos, je devais vraiment être perturbé pour lui avoir imposé cette question. « Je.. hum pardon. Comment est-ce que je peux te demander ça ? Tu..tu as perdu la mémoire, vraiment ? Tu n'as plus aucun souvenir ? » Je voulais être sûr. Sûr que ce n'était pas passagé, conséquence du réveil douloureux. Même si les chances étaient minces, on pouvait toujours rêver. « Où est-ce qu’on est ? » Mais non. On n'avait pas eu cette chance là. Comme quoi, le destin se joue de nous. J'avale lentement ma salive avant de répondre. Le médecin m'avait dit qu'il ne fallait pas la brusquer, divulguer trop d'informations en même temps. Mais il fallait qu'elle sâche. Elle ne devait pas rester dans l'inconnu plus longtemps. « On est à l'hôpital. On.. on a eu un accident de voiture... il y a quatre ans. » C'était l'essentiel de ce qu'elle devait savoir. Je n'osais pas affronter son regard, de peur de sa réaction. Allait-elle s'effondrer ? Crier ? Rester muette ? J'avais déjà été confronté à de nombreux scénarios dans mon métier mais jamais à celui là.

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~ maël & ambre

« Ambre, ça.. ça va ? » Pour toute réponse, le jeune homme eut le droit à un regard lourd de sens. Je ne me souvenais même pas de mon nom comment est-ce que ça pouvait aller ? D’un côté, j’aurais dû m’estimer heureuse après tout j’étais en vie. J’avais survécu. Je ne sais pas à quoi mais j’étais encore là et c’était sans aucun doute une chance. J’avais juste terriblement peur de ne jamais me souvenir de rien. Que deviendrais-je alors ? Cela avait dû arriver à des centaines de gens et les médecins me diraient sûrement de ne pas m’en faire de ne pas trop me ménager et qu’un jour peut-être ma mémoire reviendrait. Ils me diraient ça pour que je ne perde pas espoir, pour que je continue à y croire… Au moins, face à cette épreuve je n’étais pas seule. Je ne le connaissais pas, mais lui oui, et il était assis là. Mes parents viendraient aussi peut-être. J’aimerais tellement que ma mère soit là, qu’elle me prenne dans ses bras, simplement. J’espérais simplement que le fait que je n’ai plus aucun souvenir de lui ne le fasse pas fuir. Sa main gagne sa bouche, il a compris que ce n’était peut-être pas la question la plus appropriée. « Je.. hum pardon. Comment est-ce que je peux te demander ça ? Tu..tu as perdu la mémoire, vraiment ? Tu n'as plus aucun souvenir ? » Je secouais la tête doucement en l’entendant. « Enfin, si je me souviens de certaines choses, pas grand chose… De mes parents surtout. » Certaines personnes passent leur temps à essayer de se vider l’esprit. Pourtant je peux vous assurer que cette sensation n’a rien de plaisant. « On est à l'hôpital. On.. on a eu un accident de voiture... il y a quatre ans. » Un accident de voiture, lui et moi. Je fronçais les sourcils, essayant de me souvenir. En plus de ça, j’étais passé à côté de quatre ans de ma vie… Je crois que c’est ça qui m’a le plus perturbé dans cette histoire. « Quatre ans ? Et mes parents, où ils sont ? Pourquoi ils ne sont pas là… » Et s’ils leur étaient arrivés quelque chose, et s’ils n’étaient pas venus une seule fois et si je ne pouvais plus jamais les voir. Cette accumulation fit monter les larmes jusqu’à mes yeux, les noyant doucement et troublant ma vision. Quatre ans c’est tellement long… Ambre enfouit son visage dans ses mains, laissant quelques larmes s’échappaient, honteuse. « C’est pas possible… Pas quatre ans… Et pourquoi je ne me souviens de rien ! » Ce que j’aurais donné pour m’en sortir aussi bien que lui. « Je veux rentrer chez moi. C’est un mauvais rêve, c’est tout… » Si seulement ça pouvait être ça. Je priais pour que ce soit le cas, voulant me réveiller le plus vite possible.

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Son regard. Je ne l'avais jamais connu ainsi. Il était dur et totalement compréhensible. Mais je crois que le plus dur à entendre était ses paroles.« Enfin, si je me souviens de certaines choses, pas grand chose… De mes parents surtout. » Ca fait mal. Vraiment mal de savoir que tous les moments passés avec elle c'étaient envolés en un rien de temps. Pourquoi se rappelait elle de ses parents mais pas de moi ? J'ai passé avec elle presque vingt ans quand même. Alors pourquoi avait il fallu que moi je sois effacé et pas eux ? La vérité est vraiment dure à entendre. Mais le pire était il pour moi ou pour elle ? « Quatre ans ? Et mes parents, où ils sont ? Pourquoi ils ne sont pas là… » Je soupirais, désolé pour elle. « Ils sont passé une fois par an te voir. Mais tu comprends, les billets d'avion ça coute cher. Et.. ils n'avaient pas les moyens. » Je soupirai. Je les avais prévenu du réveil d'Ambre il y a quelques heures mais ils n'avaient pas pu se libérer du travail avant plusieurs jours, voire semaines. Mais je ne voulais pas perturber Ambre avec ça pour le moment. « C’est pas possible… Pas quatre ans… Et pourquoi je ne me souviens de rien ! » Qu'est ce que j'aurais aimé connaitre la réponse moi aussi. Je souffrais énormément de la situation. Que devrais-je lui répondre ? J'aimerai réellement savoir pourquoi moi aussi. « C'est une des conséquences du coma, enfin je crois... J'en suis tout aussi désolé que toi tu sais. » La voir pleurer, la tête enfouie entre des doigts, je détestais ça. J'avais envie de la serrer contre moi, de la réconforter, de l'embrasser. Mais était-ce permis dans ces cas là ? Et est ce qu'elle l'apprécierait ? « Ambre, ambre, calme toi. S'il te plait, calme toi. » Les larmes me montèrent aux yeux à mon tour, détestant cette situation d'impuissance. Je me rapprochais d'elle lentement en m'asseyant sur le lit, repoussant cette terrible envie de la prendre contre moi, comme avant. « Je veux rentrer chez moi. C’est un mauvais rêve, c’est tout… » Je fermais les yeux, pour qu'elle ne voit pas à quel point j'étais touché. « Moi aussi tu sais, moi aussi. »

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~ maël & ambre

Peut-être est-il mon frère. Attendre le réveil de quelqu’un pendant quatre ans ce n’est pas anodin. Je ne m’en souvenais pas mais j’étais sûre d’une chose : je devais être importante dans sa vie. Si je revois mes parents très clairement, je ne me souvenais pas d’avoir un frère ou une sœur. « Ils sont passé une fois par an te voir. Mais tu comprends, les billets d'avion ça coute cher. Et.. ils n'avaient pas les moyens. » Ce qu’il m’apprend me surprends. Dans les vagues souvenirs que j’ai, nous sommes assez proches. J’espère sincèrement que le problème est une question d’argent comme il le dit et non pas parce que nous sommes fâchés. « Ils ne vivent pas ici ? » Ici, cet endroit que je ne connais pas. Je ne sais pas non plus où ils sont s’ils doivent payer cher leur billet d’avions. Est-ce qu’ils viendront me voir à présent que je suis réveillée ? On aura bien d’autres moyens de se parler, même un simple coup de fil me ferait plaisir. « C'est une des conséquences du coma, enfin je crois... J'en suis tout aussi désolé que toi tu sais. » Un simple hochement de tête comme réponse. Quatre ans de coma, ça ne se retrouve pas comme ça du jour au lendemain. Il faudra du temps. Sa compassion ne me fait pas autant de bien qu’on pourrait le penser, même si je suis soulagée de ne pas avoir à attendre seule dans cette chambre, devoir attendre quelque chose, d’aller mieux. « Ambre, Ambre, calme toi. S'il te plait, calme toi. » Je hoche la tête doucement, de nouveau. Il a raison, il faut que je garde mon calme. Je subis la situation et quoi que je fasse je ne peux pas l’améliorer, mieux vaut donc que je reste tranquille, histoire de ne pas faire empirer les choses. Il se leva se mettant à côté de moi. Je lui laissais un peu de place, bougeant comme je pouvais. J’avais l’impression que mes bras ne supporteraient pas mon poids. Je sens qu’il est aussi mal que moi et cela me bouleverse encore plus. « Moi aussi tu sais, moi aussi. » Il n’a pas lâché prise pendant quatre ans. Le fait que ça le touche tant. De nouveau, cela se chamboulait dans mon esprit. Je prends une grande inspiration et regardais autour de moi, me regard se posant sur un bouquet. « Si mes parents ne sont pas là, ces fleurs qui est-ce qui me les a apporté ? » Je le regarde et la réponse semble tout à coup évidente. « Je… Toi et moi… » Je voulais comprendre, essayer de me souvenir. Vite, peut-être trop.

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Le désespoir pouvait se lire dans son visage. Ce n'était même pas la fatigue qui primait mais vraiment le désespoir. Elle qui habituellement était joyeuse en toute circonstance et qui savait remonter le moral des gens se trouvait de l'autre côté de la barrière. Mais ce qui semblait la perturber le plus était l'absence de ses parents. Il est vrai qu'ils avaient toujours été proches d'elle et avaient du mal à accepter notre départ pour un an en Amérique. Alors à la savoir ici et dans le coma, il ne me l'avait pas réellement pardonné. « Ils ne vivent pas ici ? » Je secouai la tête, m'attendant à de la déception dans son regard. « Non, eux ils habitent en France. » Un silence pesant s'installa le temps que je reprenne mon souffle. « Et nous, nous sommes à la Nouvelle Orléans. » Je me pinçais la lèvre, désolée de devoir lui annoncer moi même et si rapidement. Mais il le fallait. Elle devait tout savoir, pour avoir le maximum de chance que tout redevienne comme avant. Le simple fait qu'elle me fasse de la place pour m'asseoir à ses côté me fit retrouver un semblant de sourire. Mais pas pour longtemps. « Si mes parents ne sont pas là, ces fleurs qui est-ce qui me les a apporté ? » Elle commençait à comprendre. Finalement cela n'avait pas été si long. Mais je voyais petit à petit son visage se décomposer tout en regardant les roses. « Une par jour depuis notre accident. » J'insistais sur le notre, comme si cela pouvait lui redonner la mémoire. Enfin elle avait compris. Même après quatre ans d'inactivité, elle était toujours si intelligente. « Je… Toi et moi… » J'hoche la tête, laissant un lèger silence, ayant du mal à entendre ces deux pronoms à nouveau côte à côte. « Oui, toi et moi on était ensemble. » L'emploi de l'imparfait me faisait mal. Mais c'était la vérité. Notre idylle ne faisait plus partie du présent et peut être qu'elle n'existera plus dans le futur. C'était vraiment quelque chose que je redoutais. C'était même la chose que je redoutais le plus depuis son réveil.

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Je me souvenais de mes parents, il était normal qu’ils me manquent. Comment ressentir le manque d’une personne dont on ignore tout. En plus de ça, ils étaient mon seul repère dans tout cela. Ce n’est pas pour autant que j’allais chasser cet homme. « Non, eux ils habitent en France. » Mes parents étaient en France mais moi où étais-je ? Il ne tarda pas à me le dire. « Et nous, nous sommes à la Nouvelle Orléans. » La Nouvelle Orléans ? Cela ne me dit rien… Est-ce eux qui sont partis ou nous qui sommes venus ici ? Tout ça n’est que détails pour le moment. Aussi je me contente de hocher la tête doucement. Ce n’était pas la pire nouvelle que j’avais eu aujourd’hui. Vient alors la question de ces fleurs. Il était évident que si ce n’était mes parents, c’était tout de même quelqu’un qui tenait à moi et il était là, seul. Il n’avait pas parlé de voir quelqu’un d’autre. Ou peut-être était-ce les médecins qui ne voulaient pas que je vois trop de monde à la fois. Ils n’auraient laissé que la personne la plus importante pour moi je pense et c’est lui. A moins qu’il se sente coupable, parce que cette accident nous l’avons eu ensemble. Etait-ce de sa faute ? « Une par jour depuis notre accident. » Ca fait beaucoup de roses. Il est donc passé ici tous les jours. Son hochement de tête me fait anticiper sa réponse. Pourtant, lorsqu’elle arrive elle est tout aussi violente que je l’aurais pensé. « Oui, toi et moi on était ensemble. » Cela me donne le vertige, j’ai mal au crâne… C’était peut-être un peu trop pour un premier jour, j’aurais dû essayer de me rendormir tout simplement… J’essaye d’un geste de la main, une larme qui nait au coin de mon œil. Cette histoire me chamboule et j’imagine que cela doit être encore plus dur pour lui. Il m’a attendu pendant quatre ans et je ne sais même pas quel est son prénom. Enfin, peut-être est-il passé à autre chose. Quelque part j’espère pour lui, sinon ça doit être encore plus douloureux. Ma gorge se noue alors que mon regard se plonge dans le sien. « Je suis désolée… » Je prends une nouvelle grande inspiration. « J’aimerais me souvenir mais je ne sais même pas quel âge j’ai… » Je ferme les yeux et soupire longuement. « Mais mon esprit est vide. Tu sais si ça va passer ? Je veux dire si je pourrais me souvenir de certaines choses ? »

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« Je suis désolée… » Cette phrase résonne quelques seconde dans ma tête. Comment pouvait-elle être désolée de ça situation ? Rien n'était de sa faute, ni l'accident, ni sa perte de mémoire. Mais il est vrai que dans cette situation, on a tous l'impression d'être coupable. Même moi. Et si je ne l'avais pas emmenée à ce lac ? Et si ce n'étais pas moi qui conduisait ? Et si c'était moi qui avait perdu la mémoire ? Toute la donne aurait été changée. Mais si l'on commence avec le conditionnel, toute notre vie aurait été remodelée. « J’aimerais me souvenir mais je ne sais même pas quel âge j’ai…» La voir essuyer ses larmes au fur et à mesure de notre conversation me faisait mal. Je posais une main sur son bras, pour nouer un contact et pour soutenir mes paroles. « Tu peux me poser toutes les questions que tu veux. Je saurais répondre à toutes, je te connais par cœur. » Enfin je la connaissais. Il faudrait encore que l'accident n'ai rien altéré à son comportement d'avant. Sur les informations du passé, il n'y avait pas de soucis, mais sur son caractère, l'amnésie pouvait tout changé. Je l'avais appris pendant mes études. Si j'avais su, j'aurais beaucoup plus potassé la partie concernant la mémoire. Je vois qu'elle ferme les yeux, qu'elle tente de se poser, de réfléchir. « Mais mon esprit est vide. Tu sais si ça va passer ? Je veux dire si je pourrais me souvenir de certaines choses ? » J'avais envie de lui dire que oui, tout redeviendrait comme avant mais personne ne le savait. Ni moi ni les médecins. Mais pour elle, je tentais d'être le plus optimiste possible. « Personne ne sait.. Il faudra qu'on aille voir un psychologue, voir s'il peut t'aider à débloquer quelque chose. Et il faut que je te stimule avec des souvenirs au maximum, mais rien n'est gagné tu sais... »

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On aurait pu refaire le monde avec des si mais aujourd’hui il était trop tard et les choses sont comme elles sont. Si les choses arrivent c’est pour une raison mais quelle est celle qui m’a poussé à avoir un accident. Il posa sa main sur mon bras, geste que je ne contrais même pas. Cela n’était en fait pas si gênant, comme toute à l’heure avec sa main. « Tu peux me poser toutes les questions que tu veux. Je saurais répondre à toutes, je te connais par cœur. » Un léger sourire se dessina tout de même sur mes lèvres, malgré le fait que je sois sans doute plus accablée que n’importe qui sur cette planète. Au moins il ne m’abandonnait pas, je n’étais pas seule et cela soulageait un peu mes épaules. Il me connaissait et pourrait m’aider, je n’en doutais pas. « Merci » Ce n’était qu’un murmure mais il était assez fort pour qu’il puisse l’entendre. « Personne ne sait.. Il faudra qu'on aille voir un psychologue, voir s'il peut t'aider à débloquer quelque chose. Et il faut que je te stimule avec des souvenirs au maximum, mais rien n'est gagné tu sais... » Elle hocha la tête doucement en l’entendant. De l’espoir, voilà ce qu’il m’offrait et ce dont j’avais besoin. Peut-être que la situation ne s’améliorerait pas mais il fallait garder l’espoir et tout faire pour que je puisse progresser. « Je pourrais voir quelqu’un ici non ? Je sais pas trop comment ça se passe… » Je la regardais et souris légèrement. « Enfin, en attendant, tu pourras toujours me parler un peu de moi. Me dire quel âge j’ai, ce que je fais dans la vie ou ce que je voulais faire, des choses simples. » Des choses simples et par conséquent qui ne pourront pas me chambouler tout autant que les dernières. Je crois aussi que c’est les petites choses qui font une personne, les détails. « Ce que j’aimais faire, où je voulais vivre, je sais pas… » Je le regardais de nouveau. « N’importe quoi. » Peut-être devrait-il plutôt me parler de lui, pour que j’ai des souvenirs de lui, je n’en sais rien. De toute façon, il pouvait dire n’importe quoi, ce qu’il voulait, j’étais là pour l’écouter.

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« Merci. » Ce simple petit mot presque inaudible me faisait garder espoir. Cette toute petite lueur d'espoir mais qui pouvait changer toute une vie. « Je pourrais voir quelqu’un ici non ? Je sais pas trop comment ça se passe… » J'aquiesce rapidement. « Oui, bien sûr, je t'aiderais à chosir celui que tu préfères, il y en a plusieurs à l'hôpital. » Avant de faire une pause. « ... parce que je travaille ici aussi. Enfin, tu avais du le comprendre... » Bien sur qu'elle avait du comprendre. Qu'est ce que je pouvais être bête des fois. Heureusement, elle semble ne pas y faire trop attention et embraye sur la suite. « Enfin, en attendant, tu pourras toujours me parler un peu de moi. Me dire quel âge j’ai, ce que je fais dans la vie ou ce que je voulais faire, des choses simples. » Je souris, caressant de mon index son bras, tendrement, pour ne pas qu'elle me rejette. Je ne voulais pas en faire trop, ne pas la brusquer. « Ce que j’aimais faire, où je voulais vivre, je sais pas… n’importe quoi. » J'avais l'impression qu'elle était desespérée, prête à s'accrocher au moindre petit morceau de passé. En même temps, si je voulais l'aider il fallait que je m'éxécute. « Tu t'appelles Ambre Sofia Rousseau. Tu as vingt trois ans, vingt quatre en octobre. Tu as toujours vécu à Paris. Tu as eu ton bac ES avec mention très bien et après notre année sabatique tu voulais te lancer dans des études de droit. Pour devenir avocate. » Voilà ce que je pouvais lui dire en général. Après, je ne voulais pas l'embarrasser tout de suite avec des détails, il vallait sans doute mieux qu'elle ne se focaise pas trop sur ceux-ci si elle voulait se reconstruire au plus vite... enfin, si c'était possible.

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« Oui, bien sûr, je t'aiderais à chosir celui que tu préfères, il y en a plusieurs à l'hôpital. » Je hochais la tête doucement, lui faisant complètement confiance quant à trouver quelqu’un pour m’aider. Bien sûr, le dernier choix serait le mieux, lui-même le sous-entendait. Il faudrait quelqu’un qui avait l’habitude de travailler avec des gens qui ont perdu la mémoire. Je ne devais pas être un cas exceptionnel, j’étais persuadée qu’on trouverait. « ... parce que je travaille ici aussi. Enfin, tu avais dû le comprendre... » Un léger sourire amusée se dessina sur mes lèvres alors que je hochais la tête. « Tu fais quoi exactement ?» Son doigt contre mon bras se mit à bouger doucement, geste qui me fit frissonner. Ce n’était pas gênant, pas oppressant, pas du tout. « Tu t'appelles Ambre Sofia Rousseau. Tu as vingt trois ans, vingt quatre en octobre. Tu as toujours vécu à Paris. Tu as eu ton bac ES avec mention très bien et après notre année sabbatique tu voulais te lancer dans des études de droit. Pour devenir avocate. » On devait donc rester ici seulement un an. Je hochais la tête doucement, j’avais besoin d’apprendre à me connaître, apprendre mon passé. « Tu sais pourquoi je porte ces prénoms ? Être avocate… » Je souris doucement. « … je ne m’attendais pas à ça. Et toi tu voulais faire quoi ? » J’avais l’impression que connaître mon passé c’était aussi apprendre à le connaître et cela était très important pour. Je passais ma main libre sur mon épaule doucement, pour la masser une seconde. Mes doigts sentirent un léger relief. Je soulevais ma blouse délicatement pour voir une cicatrice. « C’était là avant l’accident ? »

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« Tu fais quoi exactement ? » Je décrochais mon badge pour lire exactement l'intitulé de mon poste. « Infirmier titulaire responsable du service pédiatrie-obstrétrique. Voilà. Mais après je me promène là où on a besoin de moi. » Il est vrai que comme l'hôpital n'est pas très grand, on touche à tout les services. Je reste principalement auprès des enfants mais j'aime bien voir ce qui se passe ailleurs aussi. Ca permets aussi de m'aider à gérer certains cas. Enfin gérer est un bien grand mot, assister les médecins plutôt. « Tu sais pourquoi je porte ces prénoms ? Être avocate… » Oh que oui je savais. Petite elle se vantait de porter ces prénoms si adorables. « … je ne m’attendais pas à ça. Et toi tu voulais faire quoi ? » Et puis elle avait toujours aimé prendre la parole en public, défendre des gens. Déjà petite dans la cour de récré. « Tu as toujours voulu faire ça. C'était comme inné chez toi. Les professeurs et tes parents t'avaient toujours encouragé dans cette voie.» Je me tais quelques secondes, ne voulant pas trop lui avouer ce que moi je voulais faire. Pour ne pas qu'elle se sente coupable. « Oh, tu sais moi.. ce n'est pas important. Et pour tes prénoms, c'était ceux de tes grand-mères il me semble.» Je la vois lors toucher sa cicatrice et la regarder étrangement. Cela me décroche un petit sourire. « C’était là avant l’accident ? » Je secoue la tête, un peu nostalgique. « Non, non. Ca date d'il y a beaucoup plus longtemps. On devait avoir sept ou huit ans. C'était pour m'aider pour mes futures études de médecin que tu as fais ça. » Un petit rire s'échappe en repensant à cet épisode de notre enfance. C'était si idiot mais tellement mignon de sa part d'avoir fait ça.

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« Infirmier titulaire responsable du service pédiatrie-obstétrique. Voilà. Mais après je me promène là où on a besoin de moi. » Je le regarde et souris doucement. Alors il travaille avec les enfants. Je trouve ça adorable, tout ces petits enfants mais je pense aussi tout à coup, à ce qui sont malades et à combien ce métier doit aussi être difficile certains jours. « C’est un beau métier. Au moins tu pourras t’occuper de moi de temps en temps. » Je rougis légèrement en m’entendant. Je préférais quelqu’un qui me connaissait qu’un ou une inconnue. En plus de ça, je savais qu’il prendrait bien soin de moi et cela me rassurait. « Enfin si tu veux bien… » Je souris de nouveau en le regardant. « Tu as toujours voulu faire ça. C'était comme inné chez toi. Les professeurs et tes parents t'avaient toujours encouragé dans cette voie.» Est-ce qu’une fois sortit d’ici je voudrais toujours ça ? Est-ce que j’aurais les mêmes capacités qu’autrefois ? Je n’allais sans doute pas sortir demain, j’avais encore le temps de penser à cela plus tard. « Oh, tu sais moi.. ce n'est pas important. Et pour tes prénoms, c'était ceux de tes grand-mères il me semble. » Je fronçais légèrement les sourcils en l’entendant. S’il ne voulait pas en parler c’est sans doute qu’il cachait quelque chose. Peut-être avait-il fait ce métier à défaut d’un autre. Peut-être avait-il d’autres ambitions mais qu’elles avaient étaient réduites à néant à cause de cet accident. A cause de moi… « Oh d’accord… Je… Ce sont de jolis prénom. » Je n’osais pas lui demander le sien… Je pourrais toujours le lire sur son badge à un moment ou un autre. La conversation se dirigea alors vers la cicatrice en forme de demi-lune que j’avais. « Non, non. Ca date d'il y a beaucoup plus longtemps. On devait avoir sept ou huit ans. C'était pour m'aider pour mes futures études de médecin que tu as fais ça. » Je souris en l’entendant. Il est vrai que c’était plutôt attendrissant comme histoire. Je le connaissais donc au moins depuis mes sept ans. Cela m’accablait encore plus de l’avoir oublié. Il m’avait également appris qu’il voulait en réalité devenir médecin. Pourquoi avait-il changé ses plans ? « Tu voulais être médecin alors… C’est à cause de l’accident que tu as changé d’avis ?» Je repensais à cette histoire et le regardait, tout à coup confuse. « J’ai fait ça avec des ciseaux, non ? Noirs. »

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« C’est un beau métier. Au moins tu pourras t’occuper de moi de temps en temps. » Un beau métier mais un métier où l'on se doit d'intérioriser beaucoup de choses. Peut être trop même... « Je l'espère bien ! Et de toute manière tu ne vas pas rester éternellement ici, tu pourras revenir chez nous après. » J'avais soudain peur d'y avoir été un peu fort. Peut être qu'Ambre ne voulait pas revenir vivre avec moi, enfin pas immédiatement ? Mais en même temps il ne fallait pas la laisser seule tout de suite, c'était bien trop tôt. « Enfin si tu veux bien… » Bien sûr que je le voulais. J'étais vraiment heureux qu'elle me le demande. Cela devait d'ailleurs se voir à mon visage, illuminé par un superbe sourire. Elle sembla étonnée que je ne précise rien par rapport au métier que je voulais exercé plus jeune, mais elle tenta de ne rien laisser transparaitre, comme quoi en quelque sorte. « Oh d’accord… Je… Ce sont de jolis prénom. » J'effleurais à mon tour sa petite cicatrice, presque attendri. « Tu voulais être médecin alors… C’est à cause de l’accident que tu as changé d’avis ? » Je lâchais brusquement la main qui était sur son bras pour la porter à ma bouche. Je m'étais vendu tout seul. Et moi qui ne voulait surtout pas la faire culpabiliser.. c'était vraiment raté. « Ne t'inquiètes pas pour moi, infirmier ça me convient. » En fait moyennement, parce que j'aimerais avoir plus de responsabilités, diriger des opérations par exemple. Peut être qu'un jour je pourrais me replonger dans mes études, mais pour le moment, je n'ai ni le temps, ni l'argent. Il reste juste ma motivation qui va rester un petit moment dans un coin de ma tête. C'est alors que je vois Ambre changer de couleur. « J’ai fait ça avec des ciseaux, non ? Noirs. » Soudain étonné, j'attrape ses deux mains que je serre au creux des miennes. « Oui, oui c'est ça ! Les petits ciseaux noirs que ta maman cachait toujours pour ne pas que tu les prennes ! Tu te rappelles ? Dis moi que tu te rappelles ! » J'étais presque euphorique. Ce n'était qu'un petit détail mais cela comptait déjà beaucoup dans un processus comme celui-ci.

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« Je l'espère bien ! Et de toute manière tu ne vas pas rester éternellement ici, tu pourras revenir chez nous après. » Je hochais la tête doucement en l’entendant. On vivait ensemble avant cet accident alors. Il était compliqué d’affirmer aujourd’hui que je retournerais vivre définitivement avec lui. Peut-être avais-je trop changé pour ça. Peut-être avait-il quelqu’un d’autre dans sa vie. Quoi que j’en doutais un peu, sinon il n’aurait pas apporté autant de fleurs, il ne serait pas là et il ne m’aurait pas proposé de venir vivre avec lui. Cette proposition me permettait de ne pas être seule parce qu’il faut bien avouer que l’une des choses qui m’inquiétait le plus pour le moment, c’était ça. Mais cet endroit aussi me faisait peur dans un sens. J’avais peur d’un choc trop intense, trop soudain. « Tu penses qu’il faudra combien de temps avant que je sorte ? » J’aurais au moins le temps de me préparer comme ça. Il ne dit pas ouvertement s’il voulait bien s’occuper de moi, il n’en avait de toute façon pas besoin puisque son visage donnait la réponse pour lui. Il avait tout à coup l’air heureux, un grand sourire sur ses lèvres. Sa main sur sa bouche me fit comprendre que j’avais vu juste et que c’était bien à cause de l’accident s’il n’était pas aujourd’hui médecin. J’étais coupable de toute cette histoire, je m’en voulais même si au fond je n’étais pas réellement responsable, je n’avais rien fait pour qu’il devienne infirmier plutôt que médecin. « Ne t'inquiètes pas pour moi, infirmier ça me convient. » C’est comme si quelqu’un qui voulait être grand chef de cuisine restait commis toute sa vie, non ? « Ce n’est pas trop tard pour réaliser ton vœu, non ? » C’était une des choses les plus importantes de sa vie et j’espérais qu’à présent que j’étais réveillée, il pourrait réaliser ce rêve. Je hochais la tête doucement. Lorsque j’évoquais cette paire de ciseaux qui m’était revenu à l’esprit, il attrapa mes mains, les serrant dans les siennes. « Oui, oui c'est ça ! Les petits ciseaux noirs que ta maman cachait toujours pour ne pas que tu les prennes ! Tu te rappelles ? Dis moi que tu te rappelles ! » Je souris en l’entendant et hochais la tête doucement. « Je m’en souviens. » J’étais heureuse que quelque chose revienne, enfin. Je serrais ses mains dans les siennes, heureuse. « Elle les avait caché dans la salle de bain… Heu non… Dans un tiroir de la cuisine je crois. Elle a dû être en colère. » Je souris en coin. C’était la lueur de l’espoir qui renaissait en moi. « J’arrive à me souvenir de quelque chose… »

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« Tu penses qu’il faudra combien de temps avant que je sorte ? » J'haussais les épaules. Je n'étais pas vraiment en mesure de lui annoncer une date précise, il faudrait voir l'évolution au fil des jours. Je réfléchissais quand même un instant, comme l'aurait fait un médecin, un vrai. Pour ne pas la décevoir. « Hum, mis à part ton amnésie, tu ne présente aucune séquelle. Alors il faut le temps que tu réapprennes à manger correctement et que tu n'ai plus de carence nulle part. Donc je pense que dans une à deux semaines tu seras dehors. » Cela semblait si loin mais en même temps si proche. Long parce que vivre loin d'elle pendant encore deux semaines était presque inimaginable mais deux semaines après quatre années d'attente c'était fort peu quand on y réfléchissait. « Ce n’est pas trop tard pour réaliser ton vœu, non ? » Je me pincai la lèvre, levant les yeux au ciel. « Un jour peut être, mais pour le moment, je ne suis pas prêt.. » Son sourire valait tout l'or du monde et me fit vite oublier cette histoire d'études de médecine. « Je m’en souviens. » Il y avait un espoir. Tout n'étais pas perdu ! « Elle les avait caché dans la salle de bain… Heu non… Dans un tiroir de la cuisine je crois. Elle a dû être en colère. » Je ne lâchais pas ses mains, la fixant droit dans les yeux, comme si ça pouvait l'aider. « Oui, oui dans la cuisine ! Et maintenant est ce que tu te rappelles d'autre chose concernant ce ciseau ? La blessure que tu t'es faite ? Comment tu étais habillée ? Et moi, est ce que tu te rappelles ?» Je précipitais peut être un peu trop les choses mais j'étais tellement heureux de cette petite avancée ! « J’arrive à me souvenir de quelque chose… » J'étais tout aussi content qu'elle. J'aurais préféré que ce soit de moi qu'elle se soit rappellée mais j'étais en quelque sort mêlé à ces ciseaux... J'aurais pu sortir en courant et l'annoncer à tous les gens que je croisais si j'avais pu ! « C'est merveilleux, tu vois tout n'est pas perdu ! »

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« Hum, mis à part ton amnésie, tu ne présentes aucune séquelle. Alors il faut le temps que tu réapprennes à manger correctement et que tu n'ais plus de carence nulle part. Donc je pense que dans une à deux semaines tu seras dehors. » Je hochais la tête doucement. Deux semaines ça passait tellement vite. J’aurais cru passer des semaines et des semaines ici, ce serait moins long et cela me soulageait. Je ne suis pas certaine que l’hôpital soit le meilleur endroit pour moi. « Ca ira vite. » Je n’étais pas certaine non plus de pouvoir marcher, mes jambes semblaient si faibles, tout comme mes bras. « Un jour peut être, mais pour le moment, je ne suis pas prêt.. » Je me contentais de hocher la tête doucement, ne voulant pas insister. Le sujet avait l’air délicat et mieux ne valait pas parler des choses qui fâchent. « Oui, oui dans la cuisine ! Et maintenant est ce que tu te rappelles d'autre chose concernant ce ciseau ? La blessure que tu t'es faite ? Comment tu étais habillée ? Et moi, est ce que tu te rappelles ?» Je le regardais avec un petit sourire et secouais la tête doucement. Tout était encore tellement confus. « Je ne me souviens pas. Elle a mis les ciseaux dans un placard tout en haut dans la cuisine. Je crois enfin… Je sens qu’il y a quelqu’un et que je suis contente de le faire mais c’est tout… » Les souvenirs étaient vagues et ceux le concernant allaient sûrement arriver mais il fallait encore patienter. « C'est merveilleux, tu vois tout n'est pas perdu ! » Je hochais la tête doucement en l’entendant et souris. « Oui ! Je pense que ça ira, avec du temps et un peu d’aide. » Je laissais mes mains dans les siennes le regardant. « J’ai l’impression que mon corps est vidé, c’est affreux. J’ai l’impression que mes jambes me porteront pas… » Je soupirais doucement et fermais les yeux. « C’est étrange de se réveille après quatre ans. Encore plus parce que je ne sais plus rien… » Je secouais la tête doucement. « C’est quoi le meilleur souvenir que tu as avec moi ? Ou le plus important. »

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« Ca ira vite. » Oui plus ou moins. Pour Ambre, ça devait être étrange de voir à nouveau les jours passer à une vitesse normal. Chaque petit geste du quoitidien devait lui sembler étrange et presque nouveau. « Je ne me souviens pas. Elle a mis les ciseaux dans un placard tout en haut dans la cuisine. Je crois enfin… Je sens qu’il y a quelqu’un et que je suis contente de le faire mais c’est tout… » J'haussais les épaules. Un jour ça reviendra, j'en suis sûr. Je le sens là au fond de mon cœur. Il faut juste être patient. Ce n'était pas mon fort en ce moment mais on fera tout comme ! « Oui ! Je pense que ça ira, avec du temps et un peu d’aide. » Je souriais, complètement d'accord avec elle. Ses paroles étaient plutôt optimistes, ce qui était super ! « Pour le temps je ne peux rien faire mais pour l'aide, tu as un serviteur. » dis-je en lui mimant une révérence avec une main que je détachais difficilement des siennes. « J’ai l’impression que mon corps est vidé, c’est affreux. J’ai l’impression que mes jambes me porteront pas… » J'aquiesce en silence avant qu'elle reprenne. « C’est étrange de se réveille après quatre ans. Encore plus parce que je ne sais plus rien… » Il était sur que même pour une personne qui n'est pas amnésique, le réveil est très dûr mais les deux associés il est vrai que d'abord c'est rare, mais c'est aussi beaucoup plus compliqué de s'en remettre. « Si tu veux essayer de marcher, que ce soit aujourd'hui, ou dans la semaine, sache que ça me ferait plaisir de le faire avec toi.. » Je ne sais pas si les médecins apprécieraient mais si Ambre était pour et le demandait elle-même, je ne vois pas pourquoi les autres ne seraient pas d'accord. « C’est quoi le meilleur souvenir que tu as avec moi ? Ou le plus important. » Cette question me surprit. Il y avait tellement de bons moments passés ensemble. Il faut dire qu'en vingt ans, il s'en passe des choses. « On est presque nés ensembles. Alors on a tellement de souvenirs en commun... Alors peut être notre premier baiser ? »

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Les jours allaient être longs je crois. Il me fallait du repos je crois et j’avais besoin de réapprendre quelques choses avant de sortir de l’hôpital. Il finit par sourire en m’entendant. « Pour le temps je ne peux rien faire mais pour l'aide, tu as un serviteur. » Je ris doucement en l’entendant et en le voyant faire cette révérence. « Merci. Je suis sûre qu’avec toi ça ira bien et que tu seras m’aider du mieux possible. » Je souris en le regardant. « Au moins je ne suis pas toute seule et ça me soulage. » J’espérais juste ne pas être trop longue pour me souvenir ou qu’il serait patient, assez pour que je me souvienne de quelque chose plus précisément. « Si tu veux essayer de marcher, que ce soit aujourd'hui, ou dans la semaine, sache que ça me ferait plaisir de le faire avec toi.. » J’allais devoir réapprendre plusieurs gestes du quotidien je crois, tout semblant si étrange, si inconnu. Je secouais la tête doucement en le regardant. « Je ne me sens pas assez en forme pour marcher maintenant, j’ai peur de tomber. » Après quatre ans passé à dormir, je ne savais plus bien dire ce qu’était être en forme pour moi, c’était assez flou. Mais ce qui était surtout à retenir dans sa proposition était sa présence. « Peut-être plus tard cette semaine, quand tu repasseras. » Et s’il repassait tous les jours cela m’allait parfaitement. Je n’ai pas envie d’être seule, pas du tout. Mais je sais qu’il doit travailler, rentrer chez lui et je comprends, je ne veux pas lui prendre tout son temps. « On est presque nés ensembles. Alors on a tellement de souvenirs en commun... Alors peut être notre premier baiser ? » Je le regardais et hochais la tête doucement avec un léger sourire. « Donc on se connaît depuis toujours… C’était y a longtemps je suppose non ? » Je ne quittais plus ses yeux. « J’ai pas l’impression d’avoir eu beaucoup d’histoires enfin, je peux me tromper mais je ne le ressens pas comme ça, c’est assez étrange. J’ai des impressions mais rien de certains. » Je ne savais pas trop ce qu’il en penserait mais j’avais besoin de parler, d’exprimer ce que je ressentais et il était le seul présent. « Comme j’ai l’impression d’avoir un frère ou une sœur mais je ne m’en souviens pas clairement » Je soupirais doucement en fermant les yeux. « Désolée si je t’ennuie avec tout ça. »

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« Merci. Je suis sûre qu’avec toi ça ira bien et que tu seras m’aider du mieux possible. » Cette phrase m'allait droit au cœur. Cela voulait dire qu'elle essayerait de faire tout son possible pour que tout redevienne comme avant. Même au niveau sentimental en fait. « Au moins je ne suis pas toute seule et ça me soulage. » Bien sûr que je serais patient, j'attendrai tout le temps qu'il faudra, je n'avais pas vécu ces quatre longues années pour la planter comme un mal propre alors que c'était à ce moment là qu'elle aurait le plus besoin de moi. « Je passerais les jours où je travaille, tous les jours en fait, quand j'aurais des pauses. Et puis si jamais j'ai un jour de congé, je te sortirai un peu de cette petite chambre ! » Il fallait qu'elle voit un peu de la verdure, parce bien que la chambre soit assez neuve, elle restait petite et monotone, comme toutes les chambres d'hôpital en quelque sorte. « Je ne me sens pas assez en forme pour marcher maintenant, j’ai peur de tomber. » J'aquiesce, évidemment, c'était beaucoup trop tôt et il aurait fallu l'aval du médecin référent. « Peut-être plus tard cette semaine, quand tu repasseras.» Un petit sourire se dessina sur mes lèvres. Cela voulait dire qu'elle voulait bien que je repasse. « Pas de soucis, on va y aller doucement de toute manière ! » Je me levais et descendais du lit pour ouvrir la fenêtre. Il fallait que l'air circule, signe de renouveau si on pouvait dire ça ! « Donc on se connaît depuis toujours… C’était y a longtemps je suppose non ?» Je reviens sur le lit, reprenant la même position et attrapant de nouveau sa main, ce contact que je ne voulais plus jamais reperdre.« On est né à six mois d'intervalle, et on a toujours habité dans le même immeuble. On se voyait beaucoup comme on était voisins et on allait à l'école ensemble. En fait, on se voyait tous les jours. » On passait même des journées entière l'un chez l'autre pendant les vacances. Et puis ça s'est intensifié au fur et à mesure, comme tous les adolescents en fait. Enfin, ça on en reparlera plus tard. « J’ai pas l’impression d’avoir eu beaucoup d’histoires enfin, je peux me tromper mais je ne le ressens pas comme ça, c’est assez étrange. J’ai des impressions mais rien de certains. » Je secoue la tête, me passant nerveusement une main dans mes cheveux. « On était toujours collé ensemble. Et le seul jour où le gros dragueur du lycée a osé s'approcher de toi, il s'est pris une bonne raclée. Je savais qu'il allait te briser le cœur. » Et puis j'étais jaloux, ça c'est sur. Mais je me gardais bien de le lui dire. Enfin aux vues de mon petit sourire niais, elle devait avoir compris. « Comme j’ai l’impression d’avoir un frère ou une sœur mais je ne m’en souviens pas clairement.» Cette remarque me fis froncer les sourcil « C'est bizarre, tu es fille unique pourtant. Tout comme moi d'ailleurs. » Une pensée étrange me traversa l'esprit. Était-ce moi qu'elle percevait comme un frère dans son passé ? « Désolée si je t’ennuie avec tout ça. » Je dégageais une des mèches de ses cheveux qui tombait devant ses yeux pour la mettre derrière son oreille. « Ne t'inquiètes pas, tu ne m'ennuies pas du tout. Tu ne m'ennuies jamais d'ailleurs. »

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Au vu de ce qu'il disait, je n'avais pas l'impression d'être une personne malheureuse et c'est pour ça que je cherchais à retrouver ce passé, à ce que tout revienne comme avant. S'il avait attendu quatre ans c'est que nous devions tenir l'un à l'autre. J'avais quitté mes parents pour partir avec lui, il était ce qui devait faire mon bonheur. Mais je savais au fond de moi que ce n'était pas en sortant d'ici que tout redeviendrait comme si les quatre dernières années ne s'étaient pas écoulées, oh non. Il allait falloir que j'apprenne à le connaitre. Je préférais y aller doucement. « Je passerais les jours où je travaille, tous les jours en fait, quand j'aurais des pauses. Et puis si jamais j'ai un jour de congé, je te sortirai un peu de cette petite chambre ! » Je souris en l'entendant et hochais la tête. J'avais hâte de voir ce à quoi ressemblerait l'extérieur, même si ce n'était que le parc de l'hôpital. L’air frais me ferait du bien et je crois que ces murs blancs allaient finir par me rendre folle à la longue. « Je crois que sortir me ferait du bien oui. Du bon air frais. J’espère que le parc est beau. Ce sera toujours plus beau que les murs blancs mais en attendant les fleurs que tu m’as apporté égayeront la pièce.» Je lui souris en le regardant. « Pas de soucis, on va y aller doucement de toute manière ! » Je hochais la tête en l’entendant, c’était exactement ce que je désirais. Y aller doucement, prendre du temps. J’avais passé quatre ans à l’écart du monde, ce n’était pas la peine de se précipiter inutilement. Une fois la fenêtre ouverte, je pris une grande respiration, souriante. « Merci. On est en été ?» Je jetais un coup d’œil par la fenêtre, profitant de l’air sur mon visage. Cela faisait tellement de bien. Rapidement, il revient vers mois, reprenant ma main. « On est né à six mois d'intervalle, et on a toujours habité dans le même immeuble. On se voyait beaucoup comme on était voisins et on allait à l'école ensemble. En fait, on se voyait tous les jours. » On se voyait tous les jours et j’étais pourtant incapable de me souvenir de lui… Je soupirais doucement et tentais de ne pas trop montrer ma déception. « Tous les jours… Quoi qu’il arrive ? C’est mignon.» Lorsqu’il passe la main dans ses cheveux, je sens sa tension. Avais-je posé la question de trop. Je ne voulais le mettre mal à l’aise ou quoi que ce soit. « On était toujours collé ensemble. Et le seul jour où le gros dragueur du lycée a osé s'approcher de toi, il s'est pris une bonne raclée. Je savais qu'il allait te briser le cœur. » Je ne pus m’empêcher de rire doucement en l’entendant. Je trouvais ça touchant, qu’il vieille déjà sur moi à cette époque alors que nous n’étions pas encore ensemble comme maintenant, alors que nous étions complètement perdus. Peut-être avait-il une pointe de jalousie dans cette histoire mais cela ne me dérangeait absolument pas. « Je crois que t’as bien fait j’ai même du te le dire lorsque c’est arrivé non ?» il fronce les sourcils lorsque je parle de ce possible frère ce qui me donne toute suite réponse à mes interrogations, je suis fille unique. « C'est bizarre, tu es fille unique pourtant. Tout comme moi d'ailleurs. » Je serais ma main doucement dans la sienne. « Peut-être est-ce toi alors. Je me souviens de toi comme ça…» Mais une histoire d’amour n’était-elle pas plus belle et plus forte qu’une histoire de frère et sœur ? Je me pinçais la lèvre doucement, préférant ne pas en dire plus au risque de lui faire du mal. Sa main s’approche de moi et remet une mèche de mes cheveux à sa place. « Ne t'inquiètes pas, tu ne m'ennuies pas du tout. Tu ne m'ennuies jamais d'ailleurs. » Je ne peux m’empêcher de sourire en l’entendant. « D’accord.» Sans trop savoir pourquoi, sûrement prise dans l’élan de son geste tendre, je viens me mettre contre lui, dans ses bras. « Merci d’être là.» Et je réalise tout à coup que ça doit lui faire du mal, que ce n’est pas forcément approprié alors je me recule, brusquement, confuse, n’osant plus dire un mot.

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« Je crois que sortir me ferait du bien oui. Du bon air frais. J’espère que le parc est beau. Ce sera toujours plus beau que les murs blancs mais en attendant les fleurs que tu m’as apporté égayeront la pièce. » Les fleurs avaient vraiment l'air de lui faire plaisir. Je ne regrettais plus du tout d'avoir du en acheter une tous les jours. Si j'avais su, je lui en aurais acheté des plus belles et encore plus souvent. Enfin si j'en avais eu les moyens aussi... « Hum le parc est assez bien entretenu. Je suis sur qu'il te plaira ! Surtout qu'il y a tes fleurs préférées, te rappelles-tu lesquelles c'étaient ? » C'était un petit test, une façon de voir si elle avait encore d'autres souvenirs cachés au fond d'elle. Après tout, on ne sait jamais ? « Merci. On est en été ?» J'aquiesce. Malgré ce temps de chien, on est en été. Mais un été pluvieux et pas forcément très chaud. « Oui, en été, bien que le temps soit assez capricieux et qu'il ne fasse que rarement chaud et beau en même temps. » C'est rare de pouvoir profiter de la plage en ce moment soit il fait une chaleur à en crever, soit il n'y a pas de soleil. Alors déjà qu'à la base l'eau n'est pas très chaude, s'il n'y a pas un semblant de soleil, on est coincés. Il faudra d'ailleurs que j'y emmène Ambre ! « Tous les jours… Quoi qu’il arrive ? C’est mignon » Un sourire illumina mon visage. Si je pouvais, je resterais tous les jours avec elle, sans aller travailler. Enfin il faut bien quelqu'un pour payer le loyer, faire les courses et payer les frais médicaux surtout... « Quoiqu'il arrive. C'est une promesse que je te fais. » Plus petits, ils se seraient tenus par le petit auriculaire pour celler leur pacte. C'était un peu comme un code à cette époque. « Je crois que t’as bien fait j’ai même du te le dire lorsque c’est arrivé non ? » Ah si elle savait ! C'était à cette occasion qu'elle m'avait réelement embrassée. Je n'oublierai jamais cette journée ! Et puis la tête de ce chez Anthony, je ne me la sortirai pas de l'esprit ! « Oh oui, toutes tes amies étaient jalouses de toi d'ailleurs ! » Sa main serrait la mienne, ce qui aggrandit encore plus mon sourire. « Peut-être est-ce toi alors. Je me souviens de toi comme ça… » J'haussais timidement les épaules. D'un côté j'étais content que je ne sois pas totalement inexistant dans son esprit mais en même temps, est ce qu'elle se rappelerait un jour des sentiments qui nous unissaient vraiment ? « C'est déjà un bon début, tu ne m'a pas totalement oublié alors... » Je restais optimiste, ne voulant surtout pas risquer de la brusquer. Le temps nous dira ce qui se passera de toute manière. « D'accord. Merci d’être là.» Ambre semble soudain choquée par cette phrase. Moi je ne vois pas pourquoi. Je l'aime, c'est normal que je sois là. Et ce, malgré les sacrifices. « Non, merci à toi d'être revenue. »

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J’étais ravie d’avoir ces fleurs, vraiment. Elle dégage un léger parfum, j’étais sûre que cela venait d’elles. Je crois que je préférais ça de loin à une odeur de désinfectant qui devait régner dans l’hôpital. Elles étaient très bien, je n’avais pas besoin de plus belles fleurs ou de plus de fleurs. Une par jour c’était le symbole d’un espoir et je trouvais ça tellement beau… « Hum le parc est assez bien entretenu. Je suis sûr qu'il te plaira ! Surtout qu'il y a tes fleurs préférées, te rappelles-tu lesquelles c'étaient ? » J’eus un sourire en l’entendant et essayais de réfléchir. Je pouvais m’en souvenir, je le pouvais et je le voulais de tout mon cœur. « Je… Attends. Elles sont mauves… Je sais les reconnaître mais le nom… » Je fronçais les sourcils, essayant de me souvenir du nom, si simple pourtant. « Des lilas ? En tout cas je sais qu’elles sentent très bon. » Je n’étais même pas certaines que ses fleurs existaient ou qu’elles étaient mauves mais voilà ce qui me venait à l’esprit. Je souris doucement en le voyant acquiescer. Je n’ai pas réellement envie de m’emmitoufler dans des pulls, le soleil me fera bien plus de bien je crois. « Oui, en été, bien que le temps soit assez capricieux et qu'il ne fasse que rarement chaud et beau en même temps. » Je souris en coin, doucement. Je dois avouer que je préférais largement un bel et chaud été mais je me contenterais de cela, parce qu’au moins, cette année je serais consciente. « Oh tu sais ça me va parfaitement. » Je n’étais pas bien difficile et j’étais persuadée que le beau temps finirait par arriver. Je m’étais bien réveillée alors autant garder espoir. « Quoiqu'il arrive. C'est une promesse que je te fais. » Je souris de nouveau, heureuse qu’il vienne tous les jours. Je savais qu’il ferait de son mieux et je ne lui en voudrais absolument pas s’il était trop pris par son travail un jour, je comprenais. Et lorsque je serais partie de l’hôpital il faudrait bien que j’arrive à occuper mes journées pendant qu’il serait au travail. « Merci beaucoup. » Je ne le quittais à présent plus des yeux, écoutant cette histoire sur notre vie à l’époque du lycée. « Oh oui, toutes tes amies étaient jalouses de toi d'ailleurs ! » Je me mis à rire en t’entendant, comprenant qu’elle pouvait être jalouse. J’avais la chance d’avoir un petit ami qui en plus d’être beau, était protecteur et veillait sur moi. « Ah bah ça. Je t’aurais sûrement pas partagé avec elles. » Il haussa les épaules quelques secondes après. « C'est déjà un bon début, tu ne m'a pas totalement oublié alors... » Je hochais la tête doucement en l’entendant, comprenant qu’il était tout de même un peu déçu, chose que je pouvais comprendre. Ce n’était pas tant mes mots qui me choquait mais mon geste, mon câlin. « Non, merci à toi d'être revenue. » Je lui souris doucement, même si je n’avais pas choisi de revenir. Si j’avais pu je l’aurais fait depuis longtemps évitant cette situation. « Si seulement j’avais pu revenir avant… Enfin, mieux vaut tard que jamais non ? » Je souris doucement en le regardant. « Maintenant j’espère ne pas mettre quatre ans pour me souvenir de tout. » Je réalisais la force de son amour pour moi, s’il avait attendu tout ce temps que je reprenne conscience. « On s’aimait beaucoup hein ? Je crois que si tu as attendu quatre ans, si la situation avait été inverse, j’en aurais fait de même… » Je le regardais. « Ca n’a pas dû être facile et même si je crois que ça va être difficile encore un petit moment, ça finira par s’arranger hein ? »

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» we've come too far to give up who we are ღ AMBRE
» la grenouille au pays des beefsteaks ღ AMBRE
» AMBRE ღ si la nuit est noire c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars