« tu vois c'que j'vois » (LUDWIG A.)

❝ Cassandre&Ludwig ❞

TO YOUR KNEES BEFORE A STRANGER ON THE STREET I DID IT JUST THE OTHER DAY YOU SHOULD HAVE SEEN ME. AND I WANNA REMEMBER THIS NIGHT AND HOW MY WORDS NEVER CAME OUT RIGHT. IT'S JUST MY PATIENCE THAT KEEPS ME ALIVE, JUST LIKE ALL THOSE PRETTY LIGHTS, JUST LIKE ALL THE PRETTY LIGHTS IN THE SKY. THERE'S SOMETHING TO BE SAID ABOUT THE COLORS IN YOUR HEAD AND HOW THEY MIX TO FORM THE PERFECT SHADE OF SADNESS. ----

Il était en retard. Il pesta doucement en se redressant d’un coup, balançant la brosse dans le sceau. Il était en train de retaper le nouvel appartement qu’il venait tout juste de racheter. Il était tellement absorbé dans les travaux qu’il n’avait même pas vu l’heure passer… Il fallait avouer que le fait qu’il n’avait aucune pendule était également un facteur qui jouait de son retard. Il marcha vers la salle de bain tout en retirant son haut recouvert de peinture verte, et de se glisser sous la douche pour se débarrasser des tâches et de l’odeur de la peinture. Il sortit de la douche, enfila la première chemise qui passait, ne prenant pas particulièrement le soin de la boutonner jusqu’au col. Il faisait chaud pour un mois d’Août. C’est pourquoi il remonta également les manches et enfila un jean et des chaussures avant de regarder l’heure sur son téléphone. Il lui restait à peine dix minutes pour aller au Mojo Coffee House, et il n’avait aucune idée de l’endroit où ce café pouvait se situer. Il se dirigea rapidement vers la chambre où reposait une boite avec toutes les lettres qu’il avait reçues de Cassandre durant ses deux ans. Il fouilla rapidement parmi les feuilles et en ressortit une lettre qu’il parcourut de ses yeux avant de la ranger et de prendre ses clefs. Bon. Cinq minutes pour aller presque à l’autre bout de la ville. Heureusement qu’il avait déjà compris comment fonctionnaient les transports en commun ici. Il se mit à accélérer tout en glissant son portefeuille dans sa poche. Il attrapa le bus et compta les arrêts. Il n’était pas content de lui-même. Il attendait cette rencontre depuis deux ans et il ne pouvait même pas arriver à l’heure. Une fois le café en vue, il descendit du bus et regarda des deux côtés de la rue avant de se mettre à trottiner vers le café en question. Il osa jeter un coup d’œil à l’intérieur, mais il ne vit que des personnes qu’il n’avait jamais vu auparavant, alors reconnaitre Cassandre allait être difficile. Mais il avait tout de même cette impression de pouvoir le reconnaitre entre mille. Il le connaissait bien trop. Au moment où il tirait sur la porte d’entrée, un autre homme la poussa pour sortir et ils se percutèrent. L’homme, perdant son équilibre, renversa son café sur sa chemise et tomba au sol. Ils se mirent à s’excuser en même temps. « Oh pardon ! C’est de ma faute j’étais pressé je ne vous ai… » Mais il se coupa immédiatement alors que con cœur s’était comme arrêté. Il était littéralement en train de se regarder. Quelqu’un lui avait-il mis un miroir devant les yeux ? C’était la seule possibilité. Il était en train de se voir. Mais la seule différence était que l’autre était rasé. Et que lui portait sa barbe naissante comme il l’aimait… Alors que cet homme ouvrit la bouche pour dire quelque chose, c’est en cœur qu’ils prononcèrent le prénom de l’autre. « Cassandre Reynolds… ? » Il n’en revenait pas. Il sentait la main de l’autre sur sa joue. Ça faisait peur. Il referma les yeux pour s’assurer que ce n’était pas un rêve, mais quand il les rouvrit, il n’avait pas changé. C’était toujours son reflet qu’il regardait dans les yeux. Des yeux identiques au siens. Il n’y avait absolument aucune différence entre eux. Absolument aucune. « Putain… » Il passa ses mains sur le visage de son double un instant avant de se mettre à sourire à pleine dents. Il en avait totalement oublié sa chemise recouverte de café, il n’y avait qu’une chose qui était claire. Il ne pouvait être un inconnu. Cassandre ne pouvait être que son frère. Son frère jumeau.

made by pandora.