teddy & lisbeth ⊱ La matinée avait été plutôt calme. A vrai dire, j'avais pu m'avancer dans tous les dossiers qu'on m'avait confié. Et j'avais espéré que l'après-midi soit aussi calme pour que je puisse rentrer un peu plus tôt à l'appartement, mais apparemment non, mon après-midi n'allait pas être aussi calme. Il était peine quatorze heures, lorsque mon patron est rentré dans mon bureau pour me demander un service. Et je compris très vite quel était ce service lorsque je vis le cosy. Il voulait que je m'occupe d'un bébé de quelques mois seulement - c'était sûrement le bébé que devait venir chercher une assistante sociale, d'après ce que j'avais entendu dans les couloirs. D'accord, je veux croire que je suis la seule pour l'instant à travailler avec une spécialisation dans les droits des enfants, mais ça ne voulait pas dire non plus que je dois être la nounou de chaque enfant qu'une assistante sociale devait venir chercher. J'avais quand même accepté de la surveiller - oui, parce que c'était une petite fille - puisque ce n'était que l'affaire d'une heure ou deux. Et puis, elle n'allait pas me déranger plus que ça après tout. Ce n'était qu'un bébé, elle allait sûrement dormir, pendant que je travaillais. Enfin, c'est ce que je pensais, parce que oui pendant une heure, elle était calme, elle me regardait travailler ou dormait, mais ensuite ce n'était plus du tout ça. Elle n'arrêtait pas de pleurer, même lorsque je lui avais donné le biberon. Et tout le monde avait essayé de le calmer, mais personne n'a réussi. Elle s'était arrêtée comme ça, d'un coup. Peut-être qu'elle s'était trop fatiguée pour continuer sa crise de larmes. Lorsque je regardais de nouveau l'heure, il était à peu près dix-huit heure. Normalement l'assistante sociale aurait dû venir la chercher. J'avais demandé à mon patron si c'était normal qu'elle n'était pas encore arrivée. Il m'avait répondu que oui, qu'elle avait un empêchement et qu'elle pouvait venir la chercher que le lendemain. Il m'avait aussi demandé - je dirais même presque obligé - si je pouvais la garder jusqu'à ce qu'elle vienne la chercher et qu'ainsi je pouvais prendre le reste de ma journée puisque cela n'allait pas être facile de travailler en même temps de m'occuper d'elle. J'avais accepté, puisque j'étais presque obligée, de le faire. J'avais envoyé un message à Teddy pour lui prévenir que je rentrais plutôt et que j'arrivais avec une surprise qui allait certainement lui faire plaisir.
Avant de rentrer à l'appartement, j'étais passée par l'épicerie pour acheter quelques petites choses pour Théa - puisque c'était ainsi que s'appelait le bébé. Je n'allais quand même pas la laisser mourir de faim ou ne pas la laver quand même. Et à ma grande surprise, Théa était plutôt calme dans le supermarché. Elle n'avait absolument pas pleuré. Peut-être qu'elle n'aimait juste pas être dans le cabinet d'avocat. Après avoir fini les courses, je regardais rapidement mon téléphone. Teddy ne m'avait pas encore répondu. C'était plutôt étonnant, puisqu'il devait avoir fini de travailler à cette heure-là. Peut-être qu'il n'avait juste pas regardé son téléphone pour le moment. J'étais arrivée à l'appartement une dizaine de minute après être sortie du magasin et Teddy avait l'air d'être bien arrivée. Je montais jusqu'à l'appartement avec le cosy dans une main et le sac de courses dans l'autre. Heureusement qu'on n'habitait pas tout en haut de l'immeuble. Lorsque je suis arrivée à la porte, j'avais cru entendre un chien aboyé dans l'appartement. Enfin peut-être que ce n'était pas dans le nôtre, mais dans celui d'un de nos voisins. La porte était déjà ouverte, Teddy était déjà là.
« Teddy, tu es où ? » J'avais déposé mes clés et mon sac dans l'entrée. Je me dirigeais vers la cuisine pour déposer le sac de course. Enfin, je m'étais vite arrêté lorsque je vis sur le chemin tout plein de chaussures - beaucoup de mes chaussures d'ailleurs - en mauvais état sur le sol.
« Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?! » Je n'avais pas pu m'empêcher de légèrement crier, en oubliant un peu Théa. Enfin je n'avais pas pu l'oublier longtemps puisqu'elle avait commencé à pleurer. J'avais posé le cosy et le sac de courses sur la table du salon pour pouvoir prendre Théa dans les bras.
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