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 (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.

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(louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. Empty
MessageSujet: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptySam 3 Aoû - 23:36

La ville se réveille lentement sous la pluie. Le ciel est gris, aussi gris que l'épaisse couche de brume perdue sous ma boîte crânienne. Accoudé au bord de la fenêtre du salon, les minutes passent, c'est sans importance. Aujourd'hui encore, il se fera silence, de toute façon. Depuis ma dernière discussion avec Louis, c'est un peu comme si un vent d'hiver était venu glacer toutes traces de sentiments entre lui et moi. Un truc inexplicable. Étrangement dérangeant. Presque douloureux. S'il ne se passe plus rien, ce doit être de ma faute. Une nouvelle fois. Tout a toujours été de ma faute de toute façon. Une étiquette collée sur le front, celle qui vous désigne à tout jamais comme le connard.
J'ai beau essayé de l'arracher, rien ne semble pouvoir l'effacer. Même pas mes doigts aux ongles exagérément rongés.

Un bruit de porte claque, fait sursauter mon être encore engourdit par les frasques de la veille. J'ai perdu une partie de mon âme au fond de mon verre. Elle s'y est noyée, malgré mes efforts à vouloir la rattraper. Aujourd'hui, c'est un cadavre de plus à la mer. La mer, elle doit en cacher, des secrets.
Un peu comme ce verre d'alcool et mon désespoir.
De toute façon, Louis ne me parlera plus.
J'ai parfois l'impression que quelque chose s'est cassé net entre nous. Un je ne sais quoi irréparable, incontrôlable.
Un surplus de sentiments ayant causé la perte de l'autre.
Quelque chose comme ça.
Et ce silence, si mesquin, qui me nargue à chaque seconde qui s'écroule.

Mes pupilles dilatées quittent la rue et rencontrent un visage inconnu. Une silhouette qui presse la détente de son jean pour se rhabiller. Et c'est cette même personne qui quitte la chambre de Louis. Oh pourquoi Louis. Mon cœur brasse une énième fois du vide. Il s'autodigère. La jalousie s'en mêle, lui donne un coup d'adrénaline. Je peux sentir mon sang s'épaissir dans mes veines au point de rendre ma respiration plus difficile. Plus saccadée. Presque passionnée. C'est typiquement Priam, cette façon de voir rouge.
Louis. Un inconnu. Une chambre. C'est plus difficile à supporter que ne l'aurais pensé en le voyant débarquer pour la première ici.

Lui et son regard, lui et ses cheveux bruns. Louis. Le petit français avec qui j'aurais passé une nuit sans lendemain dans d'autres circonstances. Mais là, j'avais eu le temps de le connaître. De communiquer avec lui autrement que par des gémissements.
Ce qui nous mène à ça, aujourd'hui : Louis, un amant et un sentiment insupportable de perte.

C'est à cause de ça, d'ailleurs, que mes doigts ont poussé la porte de sa chambre pour y pénétrer sans ménagement. Sans songer une seconde à son probable sommeil. On se croirait presque dans un de ces films passion. Les yeux rougis par la colère. Les cheveux en bataille. Le torse encore nu. Les muscles crispés à l'extrême. Dans la précipitation, la cigarette est même tombée par terre. « J'crois qu'il faut qu'on parle sérieusement. » Nerveux, je passe une main dans mes cheveux et fixe à nouveau la rue à travers la vitre. « Nan, nan, t'as raison. » Je me retourne vivement et plante mon regard perdu dans le sien. « J'en ai rien à foutre que tu baises tout le quartier et bien plus encore. Mais t'as pas le droit de laisser le silence nous bouffer comme ça pour des soi-disant sentiments. » Je le pointe du doigt alors que je suis aussi responsable que lui.
Et mes seules phrases sont un tissu de mensonges.
Le voir dans les bras d'un autre, quel supplice. Mais ça, il a du le comprendre.
Ça se lit sur mon visage. Sur mes joues un peu trop rouge de colère.
Rouge de jalousie.
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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyDim 4 Aoû - 0:38


Tu ne sais plus quoi faire. T'es perdu, paumé comme jamais. Tu sais bien que continuer sur cette voie ne t'emmènera nulle part, que tout ça n'est qu'une série de conneries. Mais merde, tu n'sais plus quoi faire.
C'est le mec qui était collé à toi presque toute la nuit qui te réveille. Tu ne sais plus vraiment comment il s'appelle ; Matt, Jack peut-être. Tu t'en fous. C'était juste comme ça, juste un soir, juste une fois. Tu ne le reverras très certainement plus jamais. Tu te sentais seul, abandonné, tu t'ennuyais. T'avais besoin de quelqu'un, juste quelques heures. T'avais besoin qu'on s'occupe de toi. T'avais besoin d'un semblant d'amour, un truc qui réchauffe ton coeur, qui t'occupe, qui t'empêche de réfléchir, de te tuer à petit feu. C'était juste une fois, t'en as rien à foutre de lui, mais tu t'en veux. T'es pas comme ça, tu couches pas avec n'importe qui. Putain, tu sais même plus où tu l'as rencontré ce mec. Bon euh, à la prochaine alors. Tu le regardes à peine. Tu ne veux plus le voir, plus jamais. C'était qu'une putain d'erreur tout ça. Non, pas à la prochaine. Tu le vois hausser les sourcils, puis finalement sortir de ta chambre. C'était pas trop tôt. T'espère que Priam n'a rien capté. Qu'il dort encore ou qu'il n'était pas là cette nuit. Putain. Ça te fais chier tout ça, ça te gonfle, ça te tue. Priam. Priam. Ce mec te tue. Il aura ta mort, aucun doute là dessus. T'aimerais tellement que tout redevienne comme avant. Tu détestes ce froid entre vous. Tu le hais. Tu t'en veux. Tu t'en veux tellement. Fallait que tu joues au con, que tu pètes un plomb. T'as pas pu t'en empêcher bien sûr. T'étais juste anéanti, épuisé, exténué de le voir coucher avec des mecs qui ne le méritaient pas. T'en pouvais plus de les voir, eux, alors que tu voulais tellement être à leur place. C'est toi qui devait être embrassé, caressé, aimé par Priam. Pas eux. Jamais. La jalousie te rongeait. C'était plus possible. Alors ouais, t'as craqué. Et tu le regrettes. Putain qu'est-ce que tu le regrettes.
T'as pas envie de sortir de ton lit. T'as envie de rien pour l'instant. Juste de rester là, allongé, à t'insulter de tous les noms. Et te dire que t'as bien fais le con. Mais t'entends ta porte grincer, tes plans sont foutus. T'espères secrètement que c'est l'autre con qui a oublié une chaussure, son portable ou n'importe quoi. T'es juste pas prêt à affronter Priam. Putain, tu te hais. J'crois qu'il faut qu'on parle sérieusement. Et voilà. Fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, tu le savais. Tu ne fais même pas attention à ce qu'il te dit au départ, tu peux pas t'empêcher de le fixer. Lui et sa foutue beauté. Lui qui sort de lit, même pas entièrement sapé. Tu ne vois que lui. Juste lui. Bordel. Il te fixe et semble étrangement aussi paumé que toi. J'en ai rien à foutre que tu baises tout le quartier et bien plus encore. Mais t'as pas le droit de laisser le silence nous bouffer comme ça pour des soi-disant sentiments. T'es sur le cul. Très franchement, tu crois rêver. Puis tu réalises que c'est bien à toi qu'il parle et tu sers les poings. T'hésites entre lui foutre une beigne ou te rendormir et faire comme si il n'avait jamais dit ça. T'inspires, fermes les yeux. Tu peux pas t’énerver maintenant. Tu peux vraiment pas. Pardon ? Des "soi-disant sentiments" ? Est-ce que tu veux que je te foute une "soi-disant" beigne pour que tu comprennes mes "soi-disant" sentiments de l'instant ? Parce que je t'assure, là maintenant, j'ressens vraiment un truc bien fort pour toi, mais j'ai pas l'impression que ce soit vraiment positif. Tu passes tes mains dans tes cheveux ; fâcheuse habitude. C'est certainement pas le meilleur réveil de ta vie et tu dois avouer qu'il t'a foutu les nerfs. Mais il a raison, vous devez parler. Maintenant, si t'arrêtes d'insinuer que ce que je ressens pour toi est insignifiant, on pourrait parler oui. Oui, un jour il aura ta mort. T'en es certain.



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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyDim 4 Aoû - 9:20

C'était peut-être pas la bonne réaction. Je regrette déjà d'être entré comme un con ici. Je m'en veux de lui montrer une facette aussi indélicate de mon âme. La jalousie et le désespoir sont un peu comme un cancer. Ils vous bouffent au point d'encrasser votre corps à l'extrême. Mes mains tremblantes se posent sur la vitre. Si je pouvais, je passerais bien à travers pour m'évader de cette pièce et tirer un trait sur ce moment. Sur cette connerie qui nous sépare avec Louis alors qu'elle devrait nous réunir.
C'est tellement paradoxal.
C'est tellement con.

Je peux la sentir, sa colère. Elle m'écrase les entrailles, me donne la sensation d'être minuscule face au français. Allez, c'est ça, Priam, crève donc dans ta connerie. Louis prend à son tour la parole, mon regard quitte le sien. J'ai envie de faire marche arrière, claquer la porte de sa chambre et retourner me coucher. M'endormir pour les jours à venir et ne plus me réveiller. Pardon ? Des "soi-disant sentiments" ? Est-ce que tu veux que je te foute une "soi-disant" beigne pour que tu comprennes mes "soi-disant" sentiments de l'instant ? Mes paupières se ferment, pour mieux encaisser l'impact ses paroles. L'impact qu'elles peuvent avoir sur moi. Mais quel con.  Je ne bouge pas d'un cil, rien ne quitte mes lèvres gercées. Pourtant, ses mots m'atteignent, me blessent. Parce que je t'assure, là maintenant, j'ressens vraiment un truc bien fort pour toi, mais j'ai pas l'impression que ce soit vraiment positif. Instinctivement, mes pas me guident jusqu'à la porte que je ferme pour renforcer notre intimité. Tybalt a du m'entendre parler trop fort, de toute façon. Et serait con qu'il débarque à un moment si crucial de notre vie. Même s'il me donne envie de sauter par la fenêtre, les paroles de Louis me réconfortent. C'est tellement mieux que le silence.
Ce silence agonisant.

Maintenant, si t'arrêtes d'insinuer que ce que je ressens pour toi est insignifiant, on pourrait parler oui. La mesure de mon cœur s'accélère. Il bat à tout rompre, dans sa douleur. Enfin, mon regard hésitant croise celui de Louis, pour me persuader qu'il est sincère. Que tout ça n'est pas du vent. Se faire prendre pour un con, c'est effrayant. Être dupé par les sentiments, ça l'est encore plus. Ma gorge nouée tente de s'éclaircir pour laisser s'échapper quelques mots d'amertume. « C'est ça, t'as tellement d'affection à donner qu'il faut que t'en fasses profiter tout le monde. » Je marque une pause. Ta gueule, putain ta gueule. « On a pas cherché un colocataire pour voir ses coups défiler. Aux dernières nouvelles, l'appartement est pas un baisodrome. Si ça te va pas, tu peux toujours faire tes valises. » Mes paroles sont acides. Je regrette d'être aussi con avec lui. J'veux rattraper mes mots, mais c'est trop tard. Cette jalousie est plus forte que moi. Plus puissante que lui. Elle m'emporte dans sa chute aveuglée.
Cette chute déjà douloureuse.
Et l'atterrissage alors ? Frisson.

Mon corps à moitié nu s'approche du lit. Je remarque à peine qu'un simple boxer recouvre ma peau, tu parles d'une crédibilité. L'instinct me pousse à laisser une distance de sécurité entre Louis et moi. Un mètre, rien que ça. Un putain de mètre de barrière pour m'empêcher de réaliser l'irréparable. Ce serait trop con de perdre Louis. Trop douloureux. J'ai envie de me jeter à son cou et lui demander pardon. J'ai envie de le supplier d'arrêter de m'ignorer. Mais cette fois, je sais que ça ne marchera pas aussi bêtement. Tout semble prendre une ampleur démesurée. Les détails ont trop d'importance. Mon regard fixe à présent le sol, cherche un échappatoire. Les gênes de mon père sont en éveil, ceux de la lâcheté.
Enfin, ma voix brisée s'élève entre nous.

« J'en ai marre de cette situation. Ça me fatigue de te savoir dans le même appartement sans même pouvoir t'adresser la parole. Peut-être que toi ça te dérange pas, j'en sais rien, mais ça peut plus durer. Ça me …  » ça me tue, ouais, mais j'suis même pas capable de l'avouer. Foutue fierté. Je recule d'un pas, relève le regard et fixe à nouveau la cause de mes souffrances. « On arrange les choses ou bien on tire un trait sur nous mais on trouve une solution. J'en peux plus. »
Tirer un trait. Oublier.
Comme si c'était aussi simple. Comme si.
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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyDim 4 Aoû - 10:30



Tu peux pas en parler. Là maintenant, tu ne t'en sens pas capable. C'est impossible. Mais tu peux pas t'enfuir, tu peux pas éviter ça. C'est ça, t'as tellement d'affection à donner qu'il faut que t'en fasses profiter tout le monde. Putain mais il peut pas dire ça. Il a pas le droit. T'as juste envie de lui claquer dans la gueule un bon "Ça y est, tu comprends ce que ça fait ?" Parce qu'il sait maintenant. Il sait que ça fait mal, que ça tue de voir l'autre se taper n'importe qui. Qu'après on se sent tellement con. Mais il te coupe avant que tu aies pu ouvrir la bouche.On a pas cherché un colocataire pour voir ses coups défiler. Aux dernières nouvelles, l'appartement est pas un baisodrome. Si ça te va pas, tu peux toujours faire tes valises. Tu le regardes, comprends à peine. Tu veux pas comprendre ce qu'il vient de dire. C'est pas possible, c'est juste pas possible. Sur le coup, t'as envie de chialer, de le supplier pour rester ici. Tu veux pas partir. Nan. Tu veux pas. Tu veux pas le quitter, pas lui. T'as que lui putain. Tu veux... tu veux que je parte ? Ta voix se casse. Un murmure, à peine audible. Habituellement t'aurai détesté ça, mais là c'est pas dans tes priorités. Tu t'en fous. T'essayes juste d'assimiler ce qu'il vient de dire.
Tu fixes ta couette, impossible de le regarder lui. Les larmes te montent aux yeux, tu les retiens. T'es qu'un putain de gosse trop sensible. Tu peux pas pleurer devant lui, nan, il a pas le droit de voir que ce qu'il dit te touche à ce point. Tu captes à peine ce qu'il fait, tu veux juste plus réfléchir, faire comme si tout ça n'était jamais arrivé. Il veut que tu partes. Il veut que tu partes. Il ne veut plus de toi ici, c'est ça ? Il veut plus vous voir, toi et ta sale gueule, toi et ton caractère de merde, toi et ta vie trop compliquée. Tu retournerais chez ta sœur et elle te foutrait son bonheur en pleine face. Sa belle vie, son bel appart, sa putain de paye. Elle verrait à quel point t'as pas évolué, que t'es toujours le même gosse paumé qu'arrive pas à se poser. Mais elle te dirait rien, elle s'occuperait de toi parce qu'elle veut pas te blesser, parce qu'elle a peur que le fragile petit Louis ne supporte pas la vérité. Et ça te ferait péter les plombs. Et tu te casserais encore une fois. Alors non, tu ne veux pas partir. Tu ne veux pas retourner à ta petite vie merdique, tu ne veux pas laisser Priam. C'est pas possible. Pas maintenant que tu l'as connu.
J'en ai marre de cette situation. Ça me fatigue de te savoir dans le même appartement sans même pouvoir t'adresser la parole. Peut-être que toi ça te dérange pas, j'en sais rien, mais ça peut plus durer. Ça me … Il sait pas. Il comprend pas. Toute cette putain de situation te tue mais t'es pas le seul responsable ici. C'est lui qu'a pas réussi à sortir un son la dernière fois alors que t'avouais à demi-mot que tu ressentais quelque chose de bien trop fort pour lui. T'aurais du te taire, fermer ta gueule une bonne fois pour toute et arrêter de foutre la merde partout. Parce que tu sais faire que ça toi, débarquer dans la vie des gens et tout casser. Tout briser. On arrange les choses ou bien on tire un trait sur nous mais on trouve une solution. J'en peux plus. Tu partiras pas cette fois. Tu vas pas tout lâcher et te casser à l'autre bout du monde parce que rien ne va. Tu vas commencer à assumer tes conneries. J'veux pas partir. Parce que tu le sais, au fond de toi ; si tu pars, tu finiras par te foutre une balle dans la tête. Tu commences à avoir une vie presque stable, tu peux pas tout lâcher comme ça. Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Putain, je... qu'est-ce que j'peux faire ? Je peux pas... je peux pas faire comme si je ressentais rien pour toi et qu'on recommence comme avant. Ça me tue de te voir avec d'autres mecs, et j'ai bien compris que ça te plaisait pas non plus que je couche avec n'importe qui. Vous ne pouvez pas continuer comme ça, ça vous blesse, vous déchire. Tu veux pas merder avec Priam. Pas avec lui. Alors dis-moi ce que j'peux faire, mais m'oblige pas à partir. Je peux pas partir.



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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyDim 4 Aoû - 11:27

Ses yeux brillent et ça me brise d'avantage le cœur. C'est de ma faute s'il ressent tout ça. Fallait pas que je m'attache à lui, que j'le laisse s'attacher avec mes câlins et mes bisous. Mes doses d'affection à dose homéopathique. Avec toutes mes conneries on se retrouve complètement à la masse. Moi le premier. Le fils Kemper pris dans le filet de ses propres sentiments. C'est tellement misérable comme situation. Je déteste ça. Depuis que mon père s'est barré, je me suis fait la promesse de rester seul, à tout jamais. Si j'ai su briser ma famille, je peux briser n'importe quoi.
Louis se craquelle. Par ma faute. Encore une fois. Tirez moi une balle. Arrachez moi le cœur. Dévisagez moi. J'en sais rien.
Rendez-moi dégueulasse au point que seule la misère veuille de moi.

Tu veux... tu veux que je parte ? Non … non, c'est pas ce que j'ai voulu dire. Je l'imagine déjà faire ses valises et claquer la porte de l'appartement. Emporter avec lui nos souvenirs heureux. Nos nuits sur le canapé à regarder des films d'horreur et dormir ensemble parce que nous étions persuadés que quelqu'un était entré dans l'appartement. Mais là. Là. Je vais me retrouver seul. Et enfin, je pourrais chialer tout ce que j'ai sur le cœur. Ajouter 'l'homme que j'aime s'est barré par ma faute' à mes plaintes continuelles. L'égoïste que j'incarne, même pas foutu de retenir Louis, trop occupé à s'apitoyer sur son sort.
Incapable de lui demander de rester.

La rancœur me ronge. Elle possède chaque parcelle de mon cœur. Si je m'écoutais. Putain si je m'écoutais, je descendrais dans le rue pour casser la gueule du premier venu. Je sais même pas si j'en ai la force seulement. Au pire, une arcade pétée, c'est pas grand chose. La douleur physique est bien plus supportable que celle de mon cœur. Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Putain, je... qu'est-ce que j'peux faire ? Elle est bien là, la question. J'en sais rien. Je suis aussi paumé que lui. Aussi désespéré à l'idée de le voir ailleurs mais j'ai pas envie de m'engager dans quelque chose. Je risque de pas savoir tenir mes promesses. De le faire souffrir. Finir dans le lit d'un autre après une soirée trop arrosée. Non, je peux pas courir ce risque là. Je préfère encore qu'il me déteste pour mon silence que pour ça. Je peux pas... je peux pas faire comme si je ressentais rien pour toi et qu'on recommence comme avant. C'était tellement plus facile l'avant. Il paraît si loin, aujourd'hui. À des années lumières de cette chambre. Ça me tue de te voir avec d'autres mecs, et j'ai bien compris que ça te plaisait pas non plus que je couche avec n'importe qui. Un rire nerveux traverse la barrière de mes lèvres tandis que je le coupe, de ma voix presque moqueuse. « Non, tu t'fais des idées. »
Le seul à se faire des idées ici, c'est moi. Je me voile encore la face. J'espère toujours ne rien ressentir à son égard. Si seulement.

Alors dis-moi ce que j'peux faire, mais m'oblige pas à partir. Je peux pas partir. Comme un chat, le silence s'étire entre nous deux, lentement. Je prends le temps de formuler mes phrases, pour pas le blesser. Pour pas nous enfoncer encore plus bas. Mon corps s'approche du lit, respiration coupée. Je m'assois à côté de Louis, pose le bout de mes doigts contre sa nuque. Je me perds une nouvelle fois dans ses yeux. D'ici, je peux sentir son souffle se mélanger au mien. « Tu attends quoi de moi ? » Notre proximité en devient dangereuse. Je lutte contre mon corps. Contre tous ses sentiments qui s'entremêlent inévitablement dans mon cœur. « Tu sais comment je suis et, j'sais pas si je suis capable de t'offrir ce que tu veux. Puisqu'on peut pas revenir en arrière, on peut tenter autre chose. Mais j'ai pas envie que ça foire, qu'on en vienne à se détester. » Ma main perdue dans sa nuque descend lentement le long de sa colonne vertébrale. C'est fou ce qu'un simple contact peut parvenir à me faire perdre pied. Encore une fois, je flippe. La porte de mes sentiments reste fermée à double tour. Pourtant, j'aimerais lui dire ce que je ressens, une bonne fois pour toute.
Encore faut-il que moi même, je le sache réellement.
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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyMar 6 Aoû - 14:33



Non, tu t'fais des idées. Mais quel con ! Abruti. Qu'est-ce que t'aimerais lui en foutre une dans ces moments là. Le secouer, lui dire d'arrêter de jouer au con et de commencer à assumer. Mais non, tu peux pas. T'as pas le droit de faire ça. Je me fais des idées ? Ok. Donc je peux coucher avec qui j'veux, ça te déranges pas, t'es sûr ? T'aimes pas être pris pour un idiot. Vraiment pas. T'en as marre qu'on pense que t'es con, qu'on peut faire ce qu'on veut de toi et que tu fermeras ta gueule. Putain, tu hais ça. Tu peux plus te laisser faire, c'est plus possible. Tu peux définitivement pas continuer comme ça. Faut que t'agisses, que tu fasses un truc, que tu te bouges. Tu vois Priam se rapprocher, toucher ta nuque du bout des doigts. Tu te figes. Putain. Qu'est-ce que t'es censé faire ? Pourquoi est-ce qu'il se rapproche ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? C'est pas lui qui vient de te dire que tu fais des idées ? Bordel. Tu attends quoi de moi ? Bonne question. Trop de choses. Absurdes. Inimaginables. Inconcevables. Des trucs impossibles, même toi t'y crois pas. T'es perdu, tu sais pas quoi lui dire, quoi répondre. C'est trop compliqué tout ça. Vous êtes trop compliqués. T'es pas habitué à tout ça ; aux sentiments, aux grandes conversations, celles qui changeront sûrement ta vie, celles trop importantes pour merder. Ça t'effraie. T'as jamais dit à quelqu'un que tu l'aimais, t'as jamais du autant galérer pour au final ne même pas savoir si l'autre ressent quelque chose pour toi. Tu connais pas tout ça. Tu sais pas quoi faire. Tu sais comment je suis et, j'sais pas si je suis capable de t'offrir ce que tu veux. Puisqu'on peut pas revenir en arrière, on peut tenter autre chose. Mais j'ai pas envie que ça foire, qu'on en vienne à se détester. Sa main descend lentement ; ça te rend dingue. Tu fermes les yeux, à cause de ce qu'il te fait mais aussi pour réfléchir, histoire de pas dire de conneries et tout foirer. T'as peur. Putain qu'est-ce que t'as peur. Tu comprends plus rien, t'es paumé, perdu comme jamais. Tu sais même pas pourquoi tu te mets dans des états pareils, mais ça te fait flipper tout ça. T'as pas le droit de tout gâcher avec Priam. Surtout pas avec Priam. T'as déjà trop merdé dans ta vie pour le perdre lui. Je peux pas te détester. C'est ça le pire. Quoi qu'il fasse, t'arrives pas à le détester. C'est impossible. Il pourrait te faire la pire des merdes que tu l'aimerais toujours autant. Et c'est pas forcément bien de s'accrocher à quelqu'un comme ça. De tout pardonner. Mais tu veux essayer avec lui. C'est peut-être la seule chose bien que tu feras dans ta foutue vie, alors ouais, même si y'a des chances que ça marche pas, tu veux essayer. Mais tu sais pas quoi dire, t'arrives pas à parler. Les mots sont coincés dans ta gorge, impossible d'en sortir un. T'as peur. Putain, qu'est-ce que t'as peur. T'attrapes sa main sans vraiment t'en rendre compte, inspires, fermes les yeux. Quand tu les rouvres, tu regardes vos mains liées, souris. Qu'est-ce que t'es con, mon dieu. On doit essayer Priam. On peut pas rester comme ça. Votre situation actuelle te tue. Vous ne pouvez pas rester comme ça. C'est pas possible. C'est trop dur. Finalement, tu finis par lever les yeux vers lui, plonge ton regard dans le sien, descends vers ses lèvres quelques instants. Putain, tu tuerais pour l'embrasser. Mais non, t'attends sa réponse. Tu peux pas l'embrasser comme ça, pas maintenant, pas sans être certain qu'il t'enverra pas chier.


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MessageSujet: Re: (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges.   (louis) mes rêves s'accrochent à tes phalanges. EmptyMer 7 Aoû - 0:14

Avouer un sentiment, c'est pas grand chose, pas la mer à boire, putain. Et pourtant, j'ai l'impression d'avoir les cordes vocales coincées. Mes mots s'embourbent au creux de mes lèvres. J'ai des lames dans la gorge. Des aiguilles dans le cœur. De l'acide sulfurique dans les veines. Si c'est ça l'amour, tuez moi de suite. Achevez moi à coups de je ne sais quoi. Mettez juste fin à ce supplice. C'est dégueulasse. Même pas enivrant. Dire que certains y sont accrocs.
Ils doivent être suicidaires. Oui, c'est ça, les couples sont tous des putains de masochistes.

Je me fais des idées ? Ok. Donc je peux coucher avec qui j'veux, ça te déranges pas, t'es sûr ? Mon regard lâche le sien en guise de réponse. J'veux pas qu'il lise le fond de ma pensée. Qu'il crame cette jalousie qui me bouffe la vie depuis trop longtemps déjà. J'ai jamais aimé qu'un type pose ses mains sur Louis. Mais j'ai toujours été comme ça, moi. Le gamin en manque d'amour qui saute sur tout ce qui bouge. Qui vole l'oxygène de son prochain. Celui qui se sent vivant de les yeux des autres, une connerie dans le genre. A ses questions, je reste silencieux. Par peur qu'il ne pense je ne sais quoi. Mes sentiments sont un flou artistique. J'ai trop la trouille pour parvenir à en tirer quoi que ce soit. Alors, toujours aussi silencieux j'écoute ses paroles. Le son de sa voix m'apaise. Fait battre mon cœur plus vite qu'il ne le devrait.
Une bulle se forme autour de nous.
Une nouvelle galaxie.

Je peux pas te détester. Ça serait peut-être plus facile, au fond. Pourquoi on est pas deux pauvres cons qui se sautent au cou l'un de l'autre ? Pourquoi on est pas des personnes qui s'aiment sans aucunes craintes ? On a pas le temps de se poser des milliers de questions. La vie passe trop vite. Regarde, on a déjà vingt trois ans. Hier on était que des gosses persuadés d'avoir encore un futur quelque part. Quelle naïveté. Aujourd'hui, ça sent la défaite et le désespoir.
Je suis aussi paumé qu'avant. Aussi perdu qu'une bouteille à la mer. Les vagues m'emmènent dans leur courant sans jamais me ramener sur la plage.
La bouteille, elle coule même pas au fond de l'eau, c'est ça, le pire, le plus con de cette histoire.

Les doigts de Louis se resserrent sur les miens. Ma respiration s'accélère lorsque son regard se perd dangereusement sur mes lèvres. Il brise les chaînes. Cette barrière que je me suis efforcé à construire entre nous. Non pas pour me protéger, moi, mais lui. On doit essayer Priam. On peut pas rester comme ça. J'ai envie de me dissoudre, là, sous son souffle. Disparaître comme a pu le faire mon père quelques mois plus tôt. Sur le coup, je recule même le visage du sien. Mes sourcils se froncent.
Je reste là, à le fixer, impuissant.
Même la pression de mes doigts contre les siens est moins forte. C'est ça, défile toi.

« J'veux pas que tu regrettes pour une partie de baise. » ça me foutrait en l'air si Louis venait à regretter son choix. L'amitié c'est beau. C'est aussi moins risqué qu'un couple. Il est question de rien qu'un peu d'affection et de confiance. Un couple ça demande trop de responsabilités. C'est à peine si je sais m'occuper de moi. Pourtant, savoir que le Français puisse avoir des sentiments à mon égard me rend fou. Fou de cette situation. Fou de lui. Fou de cette tension entre nos deux bouches. Dire que je reste incapable de lui avouer quoi que ce soit. C'est pas équitable. Totalement égoïste.
Mais faible. L'Homme est faible.

Et alors, mes lèvres s'attachent désespérément aux siennes. Comme si elles n'attendaient plus que ça depuis trop longtemps. Le corps frissonne, comme il ne l'a jamais fait. À moins d'avoir oublié. Mais sur le moment, je reste persuadé qu'on ne puisse oublier ce genre de choses. Ma main s'arrache à la sienne et se pose sur sa nuque pour renforcer ce baiser désespérément passionné. Je marque une pause, plante mon regard dans celui de Louis avant de retourner une seconde fois à sa bouche. Fallait pas me laisser tenter. Fallait pas m'offrir la beauté de ton cœur. J'y suis déjà attaché. Mes ongles s'enfoncent sur ton âme, ne les sens-tu pas ? Le baiser se retrouve une nouvelle fois interrompu. Cruelle séparation. L'inconnu matinal règne encore, là, dans ma tête. Il fait brûler la flamme, me rends cendres. « Va prendre une douche. Tu pues la transpiration. » Tu pues la trahison. L'autre que moi. Tu pues tout ce que je déteste.
L'élégance Priam et sa rancœur. Ou comment gâcher l'un des moments les plus beaux de toute une vie. Salopard.
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» mais on a la chance d'être ensemble, de s'être trouvés tous les deux, c'est déjà prodigieux (louis)

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