Aidlyn Faye Rosewood ◦ﾟ· It's a small world

   Le 8 août 1989 a été un jour comme les autres, ma naissance n’a provoqué aucun chaos dans le monde, aucune liesse populaire, ni même une joie profonde chez mes parents. Je n’étais pas prévue au programme de leur vie si bien établie, mais en tant que catholiques ultra-convaincus, ils ne pouvaient pas se débarrasser de moi. J’ai donc été élevée dans une ambiance pieuse, mais déjà toute petite j’avais mon petit caractère bien trempé et indépendant, alors autant dire que ça n’a pas été de tout repos pour eux.

   D’apparence, j’étais angélique. Mes cheveux ont foncé avec l’âge, mais jusqu’à mes cinq ans environ, j’étais blonde. Mes grands yeux noisette complétaient un tableau qui n’avait de divin que le paraître. Je n’aimais pas être la seconde, j’avais un tempérament plutôt jaloux et orgueilleux, et les autres gamins de l’école, j’aimais assez les snober. Ca m’a valu d’ailleurs pas mal de punitions et retenues en tous genres une bonne partie de ma scolarité. A la maison, mes parents étaient plutôt indifférents, et ça m’allait très bien comme ça. Au moins j’avais la paix, la plupart du temps. Bien entendu, j’entendais leurs réflexions, à quel point leur fille semblait possédée par le diable ! Franchement ça me passait au dessus de la tête.

   Adolescente, j’ai fait une rencontre qui s’est avérée importante. Je vous arrête tout de suite, il ne s’agissait pas d’un garçon... C’était une nana, âgée d’un an de plus que moi, qui représentait exactement ce que je voulais être. Elle était cool, dans le coup, populaire, tous les mecs étaient à ses pieds, elle sortait comme elle voulait, quand elle voulait, avec qui elle voulait. Sam est devenue ma meilleure amie, et toutes les deux, on était comme les doigts de la main. On allait partout ensemble, on trainait au bahut toutes les deux, quand on cherchait l’une il fallait juste trouver l’autre. Cette fille, je l’adorais, elle m’inspirait, et elle semblait la seule à me comprendre vraiment, à m’apprécier pour ce que j’étais.

   J’avais seize ans quand c’est arrivé. J’avais essayé de joindre ma meilleure amie toute la soirée de la veille. Elle devait aller à une fête organisée par des gars de terminale, je voulais juste savoir comment ça s’était passé vu que j’avais été collée chez moi après une punition. Quand je suis arrivée au lycée, j’ai appris la nouvelle : Sam avait fait une overdose la veille. Elle avait trop picolé, elle a accepté de prendre un truc qu’on lui a donné. Les témoins disent qu’elle était tellement torchée qu’elle ne tenait plus debout. Ca a dû les faire marrer, ils pensaient sans doute qu’elle allait planer et leur offrir un bon spectacle hilarant. Le spectacle, ça a été l’ambulance, le défibrillateur, cette horrible note tenue par la machine qui attend désespérément un battement de coeur pour lâcher prise. Le battement n’est jamais venu. C’était fini.

   Cet épisode de ma vie, ça m’a calmée. Je ne suis pas devenue une sainte, loin de là, mais il était inutile d’essayer de me faire boire plus d’un verre d’alcool dans la journée. C’est sans doute l’un des seuls domaines où j’étais raisonnable d’ailleurs. Après avoir pris le temps de faire mon deuil, j’ai repris mes sorties, la vie continuait, j’étais jeune, jolie, je voulais en profiter. J’ai commencé à fréquenter quelques garçons, n’arrivant à m’attacher vraiment à aucun. A chaque fois que l’un d’entre eux me plaisait, je découvrais immanquablement en lui parlant qu’il était vide de tout intérêt.

   Pourtant je n'ai jamais perdu espoir de trouver LE grand amour. Mon caractère s'était adoucit, j'étais devenue optimiste parce qu'enfin, j'ai pu quitter la maison. Je ne suis pas partie bien loin, je vis toujours à la Nouvelle-Orléans, mais grâce à de petits jobs que je fais depuis quelques années, j'ai pu mettre assez de côté pour louer un petit studio. Ca me suffisait, pas besoin de plus tant que je pouvais éviter l'ambiance familiale on ne peut plus... Sobre. A la fac, je décide d'étudier le droit. C'est une matière qui me plaît, j'aime l'idée de pouvoir rendre la justice. Je me dis que si je peux envoyer à l'ombre quelques trafiquants, je pourrai éviter à quelques Sam de finir comme elle.

   Ma vie est sur des rails, enfin. Je me sens bien, libre, gaie, joueuse... C'est bon de faire ce qu'on aime comme on l'aime. Il ne manque plus que le grand amour pour que ma vie soit parfaite. Je l'ai peut être trouvé... Même si pour l'instant je ne peux pas en être certaine. Aedan est avocat, et il y a quelques temps, j'ai participé à une conférence qu'il donnait. Je l'ai trouvé charmant, il m'a trouvé charmante... Et on a décidé de passer un charmant moment ensemble. Depuis, on se revoit régulièrement. On s'entend bien, j'aime être avec lui et ça me plairait bien qu'on passe à la vitesse supérieure, devenir un vrai couple quoi. Je ne sais pas pourquoi, mais l'idée ne l'enchante pas. Je vais devoir mettre les bouchées doubles si je veux réussir à le séduire assez pour qu'il nous donne une chance. J'ai vraiment envie d'essayer, je sais que ça peut marcher. Il ne reste plus qu'à le convaincre à présent...

Ce que je recherche. →

Des amis  ►
Du Lycée ou bien de la fac, des voisins, peu importe.

Meilleure amie  ►
Elle est ma meilleure amie depuis deux ou trois ans, on se confie tout.